Les cas de coronavirus grave aux Antilles explosent. 1:30
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Amandine Ascensio , modifié à
Aux Antilles, la situation sanitaire est catastrophique. Le nombre de vaccinés est près de trois fois inférieur à celui en Métropole et les fake news circulent sur les réseaux sociaux. En Guadeloupe, beaucoup d'habitants sont endeuillés et les maires n'arrivent plus à gérer les enterrements dans leurs communes.
TÉMOIGNAGE

Sur le parking du CHU de Pointe à Pitre, en Guadeloupe, des conteneurs frigorifiques ont été installés en urgence. Les hôpitaux aux Antilles sont débordés par les malades du Covid-19. Le taux d'incidence s'envole à plus de 2.100 cas pour 100.000 habitants. 

Une flambée liée à la faible couverture vaccinale, notamment. Sur l'île, seules 25% des adultes a reçu ses deux doses, soit trois fois moins qu'en métropole. Et pourtant, les fakes news continuent de circuler sur les réseaux sociaux. Une vidéo notamment est devenue virale. L’auteure y montre un parking vide en racontant que "l’Etat français se fout de la gueule du monde" et qu’il y a "moins de monde que d’habitude" à l'hôpital.

En Martinique, la préfecture a lancé un comité citoyen de la transparence et communique tous les chiffres, justement pour contrer ces rumeurs et fake news. Le sociologue André Lucrèce a accepté de participer aux travaux du comité car selon lui, cette situation de division de la population martiniquaise doit cesser. "C'est fait pour apaiser ces tensions qui existent et cette radicalité qu'il y a dans les convictions de chacun", assure-t-il.

"On n'arrête pas de présenter des condoléances aux familles"

Pourtant, la crise sanitaire est de plus en plus compliquée à gérer. Les funérailles se multiplient et les Guadeloupéens ne savent plus où pleurer leurs morts. "Ça arrive qu'il y ait deux enterrements par jour. On prête alors aux familles des caveaux de transition, jusqu'à ce qu'il y ait saturation", explique Jocelyn Sapotille, le maire de Lamentin et le président de l'Association des maires de Guadeloupe.

"Là c'est un drame, on a jamais connu ça", reprend Jocelyn Sapotille en décriant une situation pesante. "Ça joue beaucoup sur le moral, on n'arrête pas de présenter des condoléances aux familles, c'est le père, la mère, le frère ou la sœur".

Autre signe de l'explosion du nombre de décès : les avis d'obsèques écoutés à la radio aux Antilles. Alors qu'en général, l'émission dure une trentaine de minutes, depuis quelques jours, elle peut atteindre jusqu'à une heure et demie.