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Mélina Facchin
L’hôpital de Strasbourg vient de se doter d’un "IRM en jeu" : un simulateur de vrai IRM destiné aux enfants et qui leur permet de mieux appréhender cet examen impressionnant. Ils apprennent à rester immobiles, à ne pas être effrayés par les bruits de la machine. Et cela permettrait dans de nombreux cas d’éviter d’anesthésier les petits patients stressés.

Comment rassurer les enfants qui doivent passer un IRM (Imagerie par résonnance magnétique) ? Cet examen médical, s’il n’est pas douloureux, peut être très impressionnant quand on est petit : rester allongé dans un cylindre durant une demi-heure, parfaitement immobile, entouré de bruits forts et parfois effrayants. Alors pour tenter de les rassurer, l’hôpital de Strasbourg vient de se doter d’un "IRM en jeu", un simulateur qui existe déjà dans une trentaine d’hôpitaux dans le monde et qui permet aux enfants de s’entrainer avant le vrai examen.

S’entraîner à rester immobile

"Tu vas te coucher et alors on pourra faire les photos", explique gentiment et patiemment Aline, bénévole de l’association les Blouses Roses à Auguste, 5 ans, intimidé. Le petit garçon va devoir passer une IRM pour la première fois de sa vie et pour l’y préparer, il s’entraîne d’abord sur l'"IRM en jeu" dont vient de se doter l’hôpital de Strasbourg.

Cette réplique d’un appareil IRM taille enfant en forme de fusée produit les mêmes bruits, parfois impressionnants, que la vraie machine. Allongé sur le dos dans le petit cylindre, Auguste doit aussi apprendre à rester parfaitement immobile. "Si tu bouges sur une photo, que se passe-t-il ?", lui demande Aline. "Elle est floue", murmure Auguste. "Exactement ! Là, c’est pareil", confirme la bénévole en lui indiquant un écran qui enregistre ses mouvements. "Quand c’est vert, c’est que tu as bien fait la statue. Quand c’est rouge, c’est que tu as un peu bougé. Et tu as presque tout fait en vert, tu es un champion !", le félicite-t-elle. "Maintenant, tu fais pareil dans la vraie machine", l’encourage Aline.

À la fin de la simulation, Auguste semble plus rassuré et il a bien retenu la leçon : il sait maintenant qu’on ne doit "pas bouger".

Pour éviter "une bonne partie des anesthésies générales"

Cet "IRM en jeu" existe déjà dans une trentaine d’hôpitaux dans le monde. La simulation ne prend que quelques minutes et aide beaucoup les enfants. "S’ils sont préparés avant, il n’y a pas de surprise quand ils arrivent dans la vraie machine", assure Aline, qui s’occupe de la démonstration. "Et ça les met surtout en confiance" ajoute Sylvie, sa collègue.

L’"IRM en jeu" et le fait qu’il enseigne aux enfants à rester immobiles peut aussi avoir un avantage majeur : "Il a été démontré que cela permettait d’éviter une bonne partie des anesthésies générales", confirme Clément, manipulateur IRM à l’hôpital de Strasbourg. "C’est quelque chose qui n’est pas anodin, qui prend du temps, qui nécessite beaucoup de produits, qui bloque un lit. Si on peut éviter cela aux enfants, aux parents et aussi aux soignants, c’est tout bénéfique !", conclut-il.

En effet, dans plus de 8 cas sur 10, les petits patients évitent la sédation grâce à l’"IRM en jeu", selon une étude pratiquée dans les hôpitaux qui disposent de la machine depuis plusieurs années déjà.