Une 3e dose de vaccin anti-Covid pour tout le monde "n'est pas exclue"

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"Le niveau d'immunité doit augmenter" face au Covid, a alerté le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, au micro de Sonia Mabrouk. "Il n'est pas exclu qu'on aille sur un rappel", a-t-il poursuivi, rappelant toutefois que "la priorité est de vacciner les personnes qui ne le sont pas".
INTERVIEW

Au total, "18 millions de personnes sont susceptibles de recevoir le rappel" du vaccin contre le Covid-19, a estimé le ministre de la Santé Olivier Véran mardi, lors d'un point presse. Les résidents des Ehpad pourront même recevoir une troisième dose de vaccin à partir du 13 septembre, a précisé jeudi Matignon. Favorable à cette troisième dose, le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, n'exclue pas de devoir l'élargir à l'ensemble de la population. Il s'en est expliqué jeudi matin au micro de Sonia Mabrouk.

"On est obligé de revisiter notre vision" face aux variants

"La priorité, elle est ailleurs. Elle est de vacciner les personnes qui ne sont pas vaccinées, et surtout les plus de 65 ans qui ne sont pas vaccinées", indique d'abord le président du Conseil scientifique. Mais pour Jean-François Delfraissy, la troisième dose risque bien de devenir nécessaire, en tout cas pour les plus de 65 ans. Pour cette catégorie de la population, certaines études laissent en effet entendre qu'il y a une "apparition progressive d'une sorte de diminution de la réponse vaccinale". "C'est logique que pour les populations les plus âgées, les plus fragiles, on leur fasse un rappel", défend-il.

Et pour le reste de la population ? "Ce n'est pas exclu". "Je ne m'appuie pas sur des données scientifiques solides, que les choses soient bien claires. Je m'appuie sur le fait [...] qu'il n'y a aucune vérité acquise. On voit arriver des variants, on est obligé de revisiter notre vision. Il n'est pas exclu qu'on aille sur un rappel sur une population plus globale", précise-t-il.

Des traitements contre le Covid dès la mi-novembre ? 

Aujourd'hui, les deux doses de vaccin protègent du risque de contamination avec un taux de l'ordre d'environ 50%, et à 90% du risque de développer une forme grave. Une troisième dose "pourrait peut-être" diminuer encore davantage le risque de contamination. "Le niveau d'immunité des Français doit augmenter avec le variant Delta", insiste Jean-François Delfraissy. Selon lui, le risque de voir émerger des super variants n'est "pas exclu" et "mérite une surveillance attentive", notamment du côté des "pays du sud", ceux dont la couverture vaccinale est limitée ou quasi nulle.

Jean-François Delfraissy se veut toutefois confiant, notamment grâce à la recherche de nouveaux traitements. "On a maintenant des espoirs, à plus court terme qu'on ne l'imagine [...] avec des autorisations de mise sur le marché possibles dès la mi-novembre", indique-t-il. Des espoirs à très court terme "qui jouent sur des enzymes qui n'évoluent pas selon les variants", enchaîne-t-il. De quoi rêver d'un traitement permanent, et de voir apparaître un jour le bout du tunnel.