Alzheimer : une étude prometteuse et de nouvelles pistes dans le traitement de la maladie

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Malénie Gomez, édité par Grégoire Duhourcau , modifié à
Des chercheurs ont découvert qu'un traitement agissant sur le débit sanguin cérébral des souris avait des effets positifs contre la maladie d'Alzheimer. Le développement d'un tel médicament pour l'Homme pourrait prendre une quinzaine d'années.

C'est une avancée dans la connaissance et le possible traitement de la maladie d'Alzheimer. Des chercheurs du CNRS, conjointement avec une équipe de l'Université de Cornell aux Etats-Unis, viennent de publier une étude dans la revue Nature Neurosciences qui révèle que le débit sanguin dans notre cerveau pourrait jouer un rôle dans le développement de la maladie. Il s'agit d'une nouvelle piste prometteuse pour expliquer l'origine d'Alzheimer, qui pourrait aboutir à de nouvelles stratégies de traitement.

Une baisse du débit sanguin cérébral en lien avec la maladie. Ce que viennent de montrer ces chercheurs c'est que chez des souris, dès le début de la maladie d'Alzheimer, il y a une baisse du débit sanguin au niveau cérébral. En clair, le sang circule moins vite dans leur cerveau. Chez l'Homme, c'est la même chose. A un stade avancé de la maladie, le débit est réduit d'environ 30%.

Et cette diminution du flux sanguin, cette équipe vient donc d'en découvrir la cause. Les globules blancs présents dans le sang se mettent à boucher de tout petits vaisseaux sanguins, des vaisseaux dix fois plus petits que des cheveux. C'est par hasard, en essayant de mieux observer ces vaisseaux bouchés en donnant une molécule fluorescente à ces souris, qu'un potentiel traitement d'Alzheimer est apparu.

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Des effets positifs sur les souris. "On s'est rendu compte que ça débouchait les vaisseaux sanguins. Ça réaugmentait le débit sanguin cérébral et ça améliorait les performances cognitives des animaux. Elles avaient une amélioration de leur mémoire spatiale, elle se retrouvaient plus facilement dans un labyrinthe, par exemple, et elles avaient aussi une amélioration de l'intérêt, de l'humeur", explique Sylvie Lorthois du CNRS sur Europe 1.

Reste maintenant à prouver que cela fonctionne aussi chez l'Homme. Pour cela il va falloir développer un médicament capable de déboucher ces vaisseaux, car la molécule fluorescente utilisée chez la souris pourrait être toxique. Un développement qui pourrait prendre une quinzaine d'années.