Les femmes sont de plus en plus nombreuses à délaisser la pilule. 1:39
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Yasmina Kattou, édité par Laura Laplaud
Le 1er juillet 1967, la proposition de loi du député Neuwirth pour libéraliser la contraception et légaliser la pilule est examinée en première lecture à l'Assemblée nationale. Elle sera adoptée le 19 décembre mais il faudra attendre 1972 pour que tous les décrets d'application soient publiés. À l'occasion de la journée des droits des femmes, Europe 1 revient sur cet anniversaire.

Après des années de bataille, les femmes obtenaient enfin le droit de contrôler leur fertilité. 50 ans après la parution du décret d'application sur la libéralisation de la contraception et la légalisation de la pilule en France, Europe 1 revient sur cet événement qui a changé la vie de nombreuses femmes. Car cinq décennies plus tard, les Françaises semblent vouloir se débarrasser des moyens de contraception avec hormones.

De la libération au carcan

Ce qui était vécu comme une libération il y a 50 ans est devenu un carcan pour certaines femmes. C’est le cas de Maëlle. Après avoir pris la pilule pendant cinq ans, elle a décidé de ne veut plus infliger à son corps une prise d’hormones au quotidien. "J’avais envie de découvrir ce que cela faisait de vivre un cycle sans cette camisole chimique qui vient bloquer un processus physiologique naturel", raconte-t-elle. 

Maëlle a choisi une autre méthode, celle de la symptothermie. Elle observe, entre autres, sa température et les phases de son cycle pour repérer l'ovulation.

Comme Maëlle, elles sont nombreuses à chercher une alternative aux hormones. Laurence Hamou, gynécologue a constaté ce phénomène : "Depuis deux ans, on a de plus en plus de jeunes femmes, entre 20 et 35 ans qui ont envie de se débarrasser de cela."

"Elles ont l’impression qu’elles ne sont plus totalement maître de leur corps et elles ont l’impression qu’elles sont rattachées à quelque chose qui les contraint", ajoute l’obstétricienne. Pour remplacer les contraceptifs hormonaux, de plus en plus de femmes se tournent vers les spermicides, le stérilet en cuivre ou le préservatif, qui servent de moyens de contraception à 20% des Françaises.