Xavier Bertrand : "si le non passe, la Grèce sort de l'euro"

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Pour le candidat Les Républicains aux élections régionales dans le Nord, Alexis Tsipras est "un menteur" et "un vrai démagogue".
INTERVIEW

"Si le non passe, la Grèce sort de l'euro, c'est une évidence". Alors que les Grecs se prononcent dimanche par référendum sur les réformes préconisées par les créanciers d'Athènes, Xavier Bertrand, invité dimanche du Grand Rendez-vous Europe 1/Le Monde/iTELE, a livré un avis clair en cas de vote négatif. Sur le principe, le député-maire Les Républicains de Saint-Quentin, dans l'Aisne, est favorable à la tenu du référendum. "Que l'on demande à un peuple ce qu'il veut faire de son destin, c'est une bonne chose", a-t-il estimé.

Xavier Bertrand a en revanche fustigé le Premier ministre grec Alexis Tsipras, "un menteur" et "un vrai démagogue" selon lui. "Ce qu'il a essayé de faire avec les créanciers européens, c'est du vol à main armée", a dénoncé l'élu, pour qui "il y a une forme d'escroquerie dans l'attitude de M. Tsipras". "Si c'est le oui qui l'emporte, M. Tsipras doit s'en aller, il aura été absolument déjugé", a également jugé l'ancien ministre du Travail. La zone euro a-t-elle besoin de la Grèce ? "Pour vivre, fonctionner, non", a asséné Xavier Bertrand, qui a dénoncé "des décennies de mensonges de la part de la classe politique" grecque.

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François Hollande est dans ses calculs de la prochaine présidentielle.

Toujours sur le dossier grec, Xavier Bertrand a fixé "une ligne rouge : que ça ne coûte pas un euro d'argent en plus pour les Français. Au bout d'un moment, ça va bien". Il a demandé au gouvernement français d'avoir "cette ligne de conduite". "Je ne suis absolument pas satisfait de la façon dont François Hollande a géré ce dossier", a également lancé Xavier Bertrand. "Lui essaie d'avoir une position plus conciliante à l'égard de M. Tsipras, parce qu'il ne veut pas se mettre mal avec M. Mélenchon dont il pense avoir besoin pour l'élection présidentielle. C'est le drame de François Hollande. L'homme d'Etat, on ne le voit pas apparaître. Il n'y a que l'homme politique que l'on voit. Il est dans ses calculs de la prochaine élection présidentielle".

 


Interrogé sur la lutte contre le terrorisme islamiste, Xavier Bertrand s'est dit "persuadé" que ceux qui partent faire le djihad ne devaient pas revenir. "Dans le cadre de l'Etat de droit, vous pouvez dire que ceux qui vont faire le djihad ne reviendront plus en liberté en France", a-t-il affirmé. "S'ils reviennent, c'est prison. Et qu'on ne me dise pas que c'est impossible, il y a des pays qui l'ont fait". Autre durcissement : pour Xavier Bertrand, "le simple fait de consulter un site, le simple fait d'être en contact avec un recruteur doit permettre de qualifier l'association de malfaiteurs en vue de commettre un acte terroriste". Xavier Bertrand veut que des "mesures" soient prises contre "toute mosquée, tout lieu de prière officiel ou clandestin dans lesquels il y a des prêches radicaux qui propagent cette idée folle du djihad".

"Pendant trop longtemps, on a fermé les yeux sur les atteintes à la laïcité", a insisté Xavier Bertrand. "Ça a été des compromis, puis au final des compromissions. Je pense sincèrement que tout cela peut finir mal si on n'a pas une véritable offensive républicaine à laquelle tout le monde doit se plier".

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Je suis pour la valeur travail, Marine Le Pen préfère l'assistanat.

Xavier Bertrand est tête de liste pour Les Républicains aux élections régionales de décembre en Nord-Pas-de-Calais-Picardie. L'ancien ministre du Travail de Nicolas Sarkozy, qui affrontera notamment Marine Le Pen, a décidé d'axer sa campagne sur le travail. "La valeur travail dérange la fille de Jean-Marie Le Pen", a déclaré Xavier Bertrand. "Moi je suis pour la valeur travail, elle préfère l'assistanat".

 


"J'aurais pu garder mon confort. Je prends le risque d'être candidat dans une région difficile", a martelé Xavier Bertrand. "Le Front national n'a aucune solution et aucune envie pour régler les problèmes. Car s'il n'y a plus de problèmes, il n'y a plus de Front national". Parmi les mesures qu'il préconise, Xavier Bertrand a cité le développement de l'apprentissage et "la vidéosurveillance en direct dans les trains et les gares". Sur la crise des migrants à Calais, le maire de Saint-Quentin a appelé à une attitude plus ferme vis-à-vis du Royaume-Uni. "En 2003, on a accepté une chose, c'est que la frontière anglaise soit à Calais. Ce n'est plus possible", a-t-il estimé.