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Justin Morin, édité par Ugo Pascolo
Emmanuel Macron s'est déplacé à Rouen mercredi soir pour aller notamment à la rencontre des habitants. Pendant une heure et demie, le président s'est voulu rassurant et à l'écoute. Mais cette visite surprise a aussi été ponctuée de quelques "Macron dégage".
REPORTAGE

C'était une visite surprise. Plus d'un mois d'après l'incendie de l'usine Seveso de Lubrizol, Emmanuel Macron s'est rendu à Rouen mercredi soir pour rencontrer le maire de Rouen Yvon Robert, mais également aller à la rencontre des habitants. 

"On a flippé"

Pendant une heure et demie, le président a déambulé dans les rues de la ville pour écouter, et tenter de rassurer des habitants qui sont parfois au bord des larmes : "monsieur le Président, on a eu très peur à Rouen, on a flippé comme à Toulouse !", lâche cet habitant en référence à l'explosion de l'usine AZF de Toulouse, le 21 septembre 2001. Ému, cet homme résume ce que beaucoup d'autres Rouennais ont ressenti :un abandon de l'État. "Il ne faut pas mettre autant de temps que ça [à venir] ! Il faut venir dès les premières heures, vous rassurez les gens", ajoute-t-il alors qu'Emmanuel Macron n'a pas hésité à faire quelques pas en arrière pour lui répondre. 

"J'essaie d'à peu près savoir à quel moment je dois faire les choses", lui concède rapidement le président avant de reprendre de la hauteur : "Faites-moi confiance, on va faire le suivi. On doit regarder ce qu'on améliore et on doit penser à l'avenir." 

Sifflé par des "gilets jaunes"

Parfois accompagné de cris "Macron dégage", et sifflé par des "gilets jaunes" à la sortie de la mairie, le président garde son cap et répète à l'envi qu'il n'y a eu aucune défaillance de l'État dans la gestion de la crise. Un Emmanuel Macron qui s'est voulu à l'écoute et rassurant, mais c'est "un peu peine perdu" pour Marion et Jennifer qui ont la surprise de la voir arriver alors qu'elles buvaient une bière en terrasse. "C'est bien beau de dire ce que les gens veulent entendre, mais étant habitante du côté de la zone où ça s'est passé, on sait très bien que ce n'est pas anodin", explique-t-elle. 

De son côté, Jennifer laisse le bénéfice du doute au président : "On a l'impression qu'il écoute, mais on verra". Quoi qu'il en soit, le président appelle désormais à aller de l'avant, alors que les premières indemnisations doivent être débloquées dans les semaines à venir.

Quant à l'image de la ville, Emmanuel Macron a promis de la redorer en organisant "en 2020 un événement international, un sommet, pour montrer combien la ville est belle, et redonner de la fierté à tous les Rouennaises et Rouennais".