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Stéphane Frangi, édité par Manon Fossat
Des bracelets anti-rapprochement sont actuellement déployés à Marseille pour les victimes de conjoints ou d'ex-conjoints violents. Une alternative qui sert à protéger les femmes avant qu'un drame ne se produise, à l'aide d'un boitier GPS semblable à un téléphone portable. 
REPORTAGE

Afin de protéger les femmes victimes de violences conjugales, les bracelets anti-rapprochement se développent de plus en plus en France. Leur principe, déterminer des zones dans lesquelles l'ex-conjoint ne peut plus se rendre pour empêcher toute rencontre avec les victimes. À Marseille notamment, ce dispositif est en plein déploiement et a déjà changé le quotidien de nombreuses femmes, qui retrouvent enfin le goût d'une vie normale.

"Mon petit ange Gabriel"

C'est le cas d'Anne, qui ne se balade plus sans son boitier GPS glissé dans son sac à main. "Je l'ai appelé mon petit Gabi, pour l'ange Gabriel. Avec ce boitier, je peux envoyer un SOS ou demander un rappel", explique-t-elle. Son ancien compagnon est également équipé d'un GPS similaire, ainsi que d'un bracelet électronique à la cheville. Des appareils qui réagissent graduellement en cas de franchissement de deux périmètres d'alerte. 

"C'est très sécurisant. Ça fait deux semaines que je recommence à faire des nuits complètes et que je réussis à dormir. Je n'ai plus de boule au ventre et je réapprends à vivre normalement", reconnaît Anne. "J'étais suivie, traquée. Mais tout ça, c'est du passé".

Difficile de s'en séparer

Ce dispositif est une alternative à l'emprisonnement et est mis en place pour une durée de six mois, renouvelable plusieurs fois, puisque sa durée maximale est de deux ans.

Mais le plus compliqué pour les victimes est finalement d'arriver à s'en séparer. "La victime n'est pas une victime à vie et elle doit reprendre sa vie normale, tout comme l'auteur", note la procureure Dominique Laurens, à la tête du parquet de Meaux. "Cette situation d'emprise qui existe doit finir par cesser."