Violences à Dijon : "Il n'y a pas de laxisme de l'Etat", répond François Rebsamen à Marine Le Pen

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Séverine Mermilliod , modifié à

François Rebsamen, maire de Dijon, est revenu mercredi sur Europe 1 sur la flambée de violences qui a eu lieu dans sa ville ce week-end et lundi. Selon lui, il n'y a pas de "laxisme de l'Etat", contrairement à ce qu'a affirmé Marine Le Pen, mais "un manque d'effectifs policiers".

Des membres de la communauté tchétchène ont mené des expéditions punitives dans le quartier sensible des Grésilles à Dijon, ce week-end et lundi, pour venger l'agression d'un jeune Tchétchène. François Rebsamen, maire de Dijon, était mercredi l'invité d'Europe 1 pour en parler. Il estime qu'il n'y a pas de "laxisme de l'Etat" contrairement à ce qu'a affirmé Marine Le Pen, lors de sa venue dans la ville.

"Elle n'était pas la bienvenue à Dijon"

"Je pense qu'il n'y a pas de laxisme de l'Etat. Il y a des effectifs insuffisants dans la police nationale, il y a un manque de magistrats, ça ne fonctionne pas très bien. Mais pas de laxisme de l'Etat", a réagi le maire. La présidente du Rassemblement national Marine le Pen a notamment déclaré ne plus savoir "si l'on est au Far West ou à Bagdad", à propos du quartier des Grésilles de Dijon.

"Marine Le Pen aurait mieux fait de se taire", estime François Rebsamen. "C'est un beau quartier de Dijon, desservi par les transports en commun, il y a deux écoles d'ingénieurs, l'agence régionale de santé qui y est installée... On voit qu'elle ne connaît pas du tout ni cette ville, ni ce quartier." "Elle n'était pas la bienvenue à Dijon", a-t-il ajouté.

Dijon "stigmatisée" par Marine Le Pen

Selon lui, le problème est plus compliqué. "Quels que soient les gouvernements, ils font avec ce qu'ils ont. Sous Nicolas Sarkozy, ce sont 10.000 postes de policiers qui ont été supprimés", a rappelé le maire. Il considère que Dijon a été "stigmatisée" par Marine Le Pen qui, "telle les vautours, essaye de dépecer la République."

"Heureusement qu'il existe une politique de la ville pour les quartiers difficiles", a finalement souligné François Rebsamen. "Il faut arrêter cette stigmatisation". Selon lui, ces violences étaient totalement inattendues et inédites et il assure que les Tchétchènes n'étaient pour beaucoup pas de Dijon. "Il y a eu un regroupement de personnes cagoulées qui venaient d'un peu partout, pas que de Dijon, et sûrement pas que du quartier. Je n'avais jamais vu de Tchétchène à Dijon".