Les universités des Ruralités Écologistes se sont tenues du 6 au 8 octobre 2023. 1:21
  • Copié
Jean-Luc Boujon, édité par Loane Nader // crédit photo : BORIS HORVAT / AFP , modifié à
Ce week-end se tiennent à Die dans la Drôme, les premières "Universités des ruralités écologistes". Une façon pour les Verts de montrer qu'ils ne sont pas que des élus des villes, mais que les questions rurales, y compris l'agriculture, entrent également dans leurs préoccupations. 

Frédéric Pérol est éleveur et vigneron à Chatillon, dans le Beaujolais. Voilà 20 ans qu'il a converti toutes ses productions en bio, aussi bien ses vins que la viande de ses 30 vaches Salers. Ses convictions bio sont donc bien ancrées, mais il a pourtant un peu de mal avec le discours des responsables écologistes actuels. "Quand ils disent qu'il ne faut plus manger de viande, c'est un non-sens. Et je trouve ça dommage. On ne peut pas redevenir chasseur-cueilleur. De la viande de qualité comme on fait en France, c'est d'abord un plaisir", estime Frédéric Pérol. 

"Ils sont dans leur petit monde"

Pour ce dernier, "ça fait partie de nos traditions et de notre culture. Et quand Sandrine Rousseau critique ceux qui mangent de la viande ou font des barbecues, c'est exagéré et ça ne fait pas avancer les choses." Michel Guignier a les mêmes réserves.

Lui aussi est éleveur de vaches bio en Beaujolais depuis les années 2000 et il élabore son vin en biodynamie. Il trouve cependant les écologistes déconnectés de la réalité : "Ce serait bien que ces responsables écologistes viennent dans les fermes travailler et voient ce que c'est vraiment que le travail de la terre. Parce que c'est très facile de dire des choses, mais quand on ne fait pas actes... Ce n'est pas tout à fait pareil. Pour moi, ils sont dans leur petit monde. Pas dans le monde réel."

Des agriculteurs qui aimeraient que les élus écologistes soient moins dogmatiques et aussi moins radicaux.