La privatisation d'ADP pourra être soumise à référendum, un camouflet pour le gouvernement.
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Jean-Rémi Baudot, édité par Margaux Baralon
Le feu vert du Conseil constitutionnel pour un référendum d'initiative partagée sur la privatisation d'Aéroports de Paris, jeudi, est un coup de tonnerre politique pour l'exécutif.

La décision est inédite, le revers indéniable. Jeudi, le Conseil constitutionnel a donné son feu vert à la proposition d'un référendum d'initiative partagée (le fameux RIP) sur la privatisation du groupe Aéroports de Paris (ADP). C'était pourtant la mesure emblématique du projet de loi Pacte porté par le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire. 

Le coup dur est d'abord politique, le projet étant désormais sérieusement mis à mal. Du côté de Bercy, on fait le dos rond, jurant qu'aucune décision ne sera prise sur ADP "dans le délai de la procédure". Le gouvernement n'est donc officiellement plus maître du temps dans ce dossier. 

"C'est la fin du parlementarisme"

Symbolique, aussi, car le Conseil constitutionnel est allé à l'encontre des réserves du gouvernement. Dans la majorité, on s'inquiète du risque d'avoir des référendum sur chaque projet de loi. "C'est la fin du parlementarisme", souffle un député LREM. "On va faire quoi sur la réforme des retraites si c'est ça à chaque fois ?"

Cette victoire de l'opposition au sens large du terme, puisque 248 députés et sénateurs de tous bords ont enclenché la procédure il y a un mois, n'est pas la fin de l'histoire pour ADP. Mais bien celle, soupire un élu macroniste, de "l'alignement des planètes" pour la majorité.