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Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique.

On n’est pas sorti du Grand débat et le sujet du référendum est déjà sur la table avec le référendum d’initiative partagée.

Partagé par toutes les oppositions oui ! On a vu et revu cette photo qui a réuni pour un même objectif des parlementaires des Républicains, du PS et de La France insoumise, unis contre la privatisation des Aéroports de Paris.

Un nombre d’élus minimum, 4,5 millions de signatures de citoyens et deux validations du Conseil constitutionnel.
Voilà l’outil d’un référendum d’initiative partagé mis en action pour la première fois depuis sa création. Pourtant, tous les spécialistes de la constitution prédisent qu’il sera pratiquement impossible de déclencher un référendum à la fin. Parce que c’est une course d’obstacles à franchir qui rend son application très difficile.

C’est donc à se demander pourquoi cette mesure a été adoptée dans la réforme de la constitution. Avec les plus grandes difficultés,
Nicolas Sarkozy alors président avait d’ailleurs mis tout son poids pour inscrire le référendum d’initiative partagée.

La question s’impose : pourquoi cette initiative dont les partis politiques semblent fiers ?

On constate que l’amnésie est un problème partagée dans l’opposition.
Les socialistes oublient que les aéroports de Lyon, Nice et Toulouse ont été privatisés sous François Hollande. La droite oublie, elle aussi, qu’elle a soutenu la privatisation des autoroutes.

En fait, il s’agit d’une opération politique pour créer un front du refus de la politique du président alors que celui-ci s’apprête à annoncer les changements décidés après le Grand débat national avec peut-être un projet de référendum.

Une tentative très révélatrice sur un autre point. Elle montre l’alliance d un système de partis encore vitrifiés depuis 2017. La photo, on ne risque effectivement pas de s’oublier de sitôt. Elle rassemble tous ceux qui essayent de se relever depuis l’élection présidentielle.

Alors c’est au choix, le RIP peut aussi bien signifier "référendum impossible à pratiquer" ou "riposte inefficace politiquement" mais également pour les partis en guerre contre le macronisme "riposte impossible à placer".