Clément Beaune 2:38
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Gauthier Delomez , modifié à
Le secrétaire d'État chargé des Affaires européennes Clément Beaune a abordé les tensions entre la Russie et l'Ukraine qui menacent de se transformer en un conflit armé à la frontière entre les deux pays. "Certains en profitent pour dire qu'il faut sortir de l'Otan, ce serait une folie dans ces moments-là", a-t-il estimé dans "Le Grand Rendez-vous".
INTERVIEW

La France guette la situation politique entre la Russie et l'Ukraine. Les tensions grimpent entre les deux pays, alors que des soldats russes se sont rapprochés de la frontière ukrainienne. Invité de l'émission Le Grand Rendez-vous dimanche, le secrétaire d'État chargé des Affaires européennes, Clément Beaune, est revenu sur ce conflit à l'est du continent, et sur le rôle que la France et l'Europe doivent jouer. À ce titre, il a estimé que "sortir [la France] de l'Otan, ce serait une folie dans ces moments-là", balayant les positions d'autres candidats à la présidentielle à l'image de Jean-Luc Mélenchon qui se montrent favorable à ce retrait.

Des tensions "préoccupantes" pour Clément Beaune

Si les tensions sont "préoccupantes" pour le secrétaire d'État, la France ne se prépare pas à un "scénario" de guerre chaude, a-t-il affirmé sur Europe 1. Le gouvernement se prépare toutefois "à une situation difficile, avec un menu de sanctions, de conséquences. Les Européens doivent être prêts à tout moment à le faire". "Ce n'est pas comme si ces situations de tension avec la Russie n'étaient pas complètement nouvelles ou ne pouvaient se reproduire à l'avenir", a rappelé Clément Beaune, qui a souligné que la France entendait "montrer une très grande solidité. J'entends que certains en profitent pour dire de sortir de l'Otan. Ce serait une folie dans ces moments-là de donner l'impression de divisions entre Occidentaux."

Pour le secrétaire d'État chargé des Affaires européennes, une telle décision serait "le plus cadeau que l'on puisse faire à la Russie". Clément Beaune a expliqué le rôle important de la France dans la résolution de ce conflit : "Dans les pays baltes, nous avons déjà plus de 300 soldats. En Roumanie, le président (Emmanuel Macron) a indiqué notre disponibilité à renforcer ce flanc de l'Alliance atlantique". "Ce sont les meilleurs signaux que nous puissions envoyer de fermeté et d'unité", a ajouté Clément Beaune.

Durcir le ton par rapport au conflit de 2014

L'Europe est prête à décider de sanctions, mais ce type de pression peine à être efficace sur la Russie de Vladimir Poutine. "Il y a des façons d'exercer des pressions extrêmement fortes", a pourtant souligné le conseiller spécial d'Emmanuel Macron sur les questions européennes, qui estime que les Européens ont appris de leurs erreurs passées, lors d'un premier conflit entre la Russie et l'Ukraine en 2014. "Les Occidentaux ne s'étaient pas préparés de manière unie ou même ferme à réagir. Les régimes de sanctions appliqués étaient assez limités", a-t-il expliqué sur Europe 1.

Et le secrétaire d'État de conclure : "Il serait déraisonnable de parler aujourd'hui de bruits de bottes de notre côté, alors que nous cherchons encore des solutions diplomatiques tout en nous préparant à des scénarios de fermeté et de réponse".