Emmanuel Macron 1280 1:25
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William Galibert, édité par Romain David
Agacé par les déclarations contradictoires de certains membres du gouvernement sur la baisse des aides sociales, le chef de l'Etat entend réaccorder la communication de ses ministres.

Le rendez-vous est devenu habituel depuis l'élection d'Emmanuel Macron. Le séminaire gouvernemental de mercredi à l'Elysée, le sixième du genre, devrait friser le recadrage avec la présence, plutôt rare en temps normal, du chef de l'Etat. Emmanuel Macron entend en effet serrer la vis à ses ministres après les propos polémiques de Bruno Le Maire et Gérald Darmanin sur les aides sociales, mais aussi les nouveaux états d'âme de Nicolas Hulot.

"Une énorme cacophonie". Agacé par les ratés à répétition dans la communication du gouvernement, le président de la République veut remettre de l'ordre dans les rangs. "Bercy est beaucoup trop présent", analyse un ami du chef de l'Etat. Les dernières sorties contradictoires de Bruno Le Maire et Gérald Darmanin ont fortement irrité Emmanuel Macron, le premier annonçant sur Europe 1 une réforme des aides sociales à des fins d'économie, et le second ayant estimé sur BFM TV qu'il ne fallait "pas toucher aux prestations sociales individualisées". "Ce n'est pas un petit couac, c'est une énorme cacophonie", s'emporte un ministre de premier plan.

Faire oublier les coupes budgétaires. Ce sentiment est également partagé dans la majorité. "Sur la politique sociale, je pense que les Français, aujourd'hui, ont du mal à comprendre. Les déclarations à l'emporte-pièce, avec tout le respect que j'ai pour le ministre, personne n'a besoin de ça !", relève le député En marche du Maine-et-Loire Matthieu Orphelin. Pour rééquilibrer les choses, Emmanuel Macron aimerait, par exemple, que Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, ou Agnès Buzyn à la Santé soient plus audibles, de manière à ne pas donner l'impression de traiter uniquement ces questions sous l'angle des coupes budgétaires.

L'amertume de Nicolas Hulot. Les économies dans la dépense publique sont pourtant demandées à chaque ministre, et mieux vaut arriver devant le chef de l'Etat avec des propositions. "Ça bosse dur, on prépare des fiches, ça vire au concours du meilleur élève", raconte un conseiller. Mais reste au fond de la classe Nicolas Hulot et ses états d'âme sur le glyphosate. Le ministre s'est en effet dit "déçu" de ne pas voir figurer dans la loi sur l'alimentation l'interdiction annoncée de cet herbicide polémique. L'Elysée ne tient pas à commenter. "Il se confronte à l'exercice du pouvoir", glisse simplement les proches du président.