Retraites : il faut «donner un coup d'arrêt à la dérive autoritaire», estime Charles de Courson

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À l'origine de la motion de censure transpartisane qui a inquiété le gouvernement fin mars, Charles de Courson, député Liot de la Marne est de nouveau passé à l'offensive en déposant un texte pouvant abroger la réforme des retraites. Il y a eu une "négation du système démocratique", a-t-il regretté au micro d'Europe 1 ce mercredi.

Va-t-il réussir à abroger la très controversée réforme des retraites ? Charles de Courson, député Liot de la Marne et membre de la Commission des finances de l’Assemblée nationale a déposé un texte fin avril qui pourrait y mettre fin. Celui-ci sera examiné le 8 juin prochain, mais les débats pourraient être empêchés par l'utilisation de l'article 40 de la Constitution par la majorité présidentielle. D'ici là, le député de "droite modérée", tel qu'il se décrit, continue de dénoncer une réforme qu'il estime "injuste".

 

Un texte "fondamentalement injuste"

"C'est un texte fondamentalement injuste puisqu'il fait reposer les économies nécessaires sur le régime des retraites, sur les couches sociales les plus modestes et ça c'est inacceptable. Et puis il y a la méthode utilisée", explique-t-il au micro d'Europe 1 ce mercredi. Sa proposition de loi a selon lui pour but de "donner un coup d'arrêt à la dérive autoritaire d'Emmanuel Macron ". "C'est-à-dire d'arrêter de vouloir imposer des lois par des mécanismes de procédures et de violenter la société", a-t-il précisé.

Pour Charles de Courson, peu importe l'issue du vote le 8 juin sur sa proposition de loi, l'objectif est de rappeler "que les seuls représentants dans ce pays sont les députés et que c'est à eux d'en trancher" sur les points de frictions dans la réforme. "Vouloir empêcher les représentants du peuple de se prononcer, c'est quelque chose d'extravagant", insiste-t-il au micro de Sonia Mabrouk. "Tout remonte à l'Élysée. Mais on ne peut pas gérer une société libre, démocratique et équilibrée comme ça, ce n'est pas possible."

Vers une obstruction des débats par la majorité ?

Concernant sa proposition de loi, celle-ci selon le député a passé le test de "la recevabilité financière" et ne pourra pas être bloquer sur ce motif. Éric Cocquerel, président de la commission des finances, devrait donner son accord après celui du bureau de l'Assemblée nationale. Seulement, la majorité présidentielle pourrait trouver d'autres moyens pour empêcher l'examen de la proposition. Hormis la possible utilisation de l'article 40, cette dernière pourrait organiser une obstruction massive .

"Après avoir critiqué certains membres de l'opposition qui se sont livrés - hélas - à de l'obstruction", souligne ironiquement le député. Déterminé à relancer le match sur les retraites, Charles de Courson assure qu'ils sont très nombreux à l'Assemblée nationale pour faire en sorte que le texte aille jusqu'au bout du parcours parlementaire.