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Arthur De Laborde avec AFP // Crédit photo : Ludovic MARIN / POOL / AFP , modifié à
Pour la deuxième fois, Emmanuel Macron a reçu les chefs de parti à la Maison de l'éducation de la Légion d'honneur à Saint-Denis pour discuter de la situation internationale avant d'aborder l'élargissement du référendum aux sujets de société, notamment à propos de l'immigration. 

Emmanuel Macron et les chefs de parti réunis vendredi à Saint-Denis ont conclu qu'un référendum sur l'immigration n'était pas envisageable en l'absence de consensus sur le sujet, ont indiqué plusieurs participants à l'issue de la deuxième édition des "Rencontres de Saint-Denis". Les responsables des partis ont par ailleurs annoncé que la date du 13 décembre leur avait été communiquée pour la présentation en Conseil des ministres du projet de loi inscrivant l'interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution, avant une possible réunion du Parlement en Congrès en mars pour entériner son adoption.

"Un consensus s'est dégagé autour de la table sur le fait qu'il paraissait compliqué d'élargir la possibilité de tenir des référendums sur des sujets sociétaux tels que l'immigration", s'est réjoui à la sortie devant la presse le chef du Parti communiste Fabien Roussel. "Je sors avec une grosse satisfaction, une satisfaction immense, c'est qu'il n'y aura pas de référendum sur l'immigration", a renchéri la secrétaire nationale d'EELV Marine Tondelier.

"Tout ça pour ça !"

Elle a relevé que le chef du Rassemblement national Jordan Bardella "était tout seul lors de cette réunion" à défendre l'idée de ce référendum. "Ce n'est pas gentil de la part d'Eric Ciotti de l'avoir laissé seul alors que c'était son idée", a-t-elle ajouté, en référence à l'absence vendredi du patron des Républicains. "Le président n'envisage pas pour l'instant cette possibilité", a confirmé Jordan Bardella. "J'ai été aujourd'hui à Saint-Denis le seul porte-parole de ceux qui veulent maîtriser l'immigration", a-t-il estimé.

 

Eric Ciotti a rapidement réagi à distance : "comme je l'avais prédit, les rencontres de Saint-Denis de ce jour n'ont abouti à rien. Le Président renonce même à l'idée d'un référendum sur l'immigration. Tout ça pour ça !". Il a appelé la majorité présidentielle à voter en faveur d'une proposition de loi de son parti "pour stopper l'immigration de masse", à l'agenda de l'Assemblée le 7 décembre.

Le secrétaire général de Renaissance, Stéphane Séjourné, a souligné que la question posée vendredi par Emmanuel Macron "n'était pas de savoir si on faisait ou pas un référendum sur l'immigration". "Il s'agissait d'une proposition très concrète (...) d'élargissement du champ du référendum de l'article 11 sur lequel il a consulté l'ensemble des formations politiques". Selon le responsable macroniste, "il n'y a pas de majorité" non plus sur l'objectif "d'étendre le référendum d'initiative citoyenne, avec l'abaissement des seuils" pour pouvoir l'organiser.

La guerre Israël-Hamas, évoquée

En revanche, une majorité des participants s'est prononcée selon lui en faveur de propositions pour un mode de scrutin proportionnel. Parmi les autres sujets évoqués vendredi, les chefs de parti et Emmanuel Macron ont également longuement évoqué la guerre entre Israël et le Hamas, et en particulier la question des otages à Gaza. "Les négociations sont rudes" pour parvenir à leur libération, a souligné Fabien Roussel, en précisant que certaines des informations communiquées par le président étaient confidentielles.

Marine Tondelier a notamment proposé "de faire en sorte que la France demande l'entrée d'enquêteurs de la Cour pénale internationale" à Gaza. Le chef de l'État "s'est engagé à regarder ça", a-t-elle indiqué, affirmant qu'Emmanuel Macron avait "beaucoup moins parlé la dernière fois".