Le premier tour des régionales a vu un taux d'abstention historique. 1:17
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Damien Mestre, édité par Ugo Pascolo
L'abstention a atteint un niveau historique au sortir du premier tour des élections régionales, au point de pousser la classe politique à chercher une solution. Et cette dernière pourrait s'inspirer de nos voisins européens qui ont opté pour plusieurs méthodes : du vote obligatoire au bulletin envoyé à domicile, en passant par le vote électronique. 

Il est devenu l'un des enjeux de ces élections régionales et départementales : le taux d'abstention. Historique lors du premier tour avec 66,72%, il va être scruté à la loupe ce dimanche, lors du second tour, car c'est bel et bien la mobilisation des abstentionnistes qui pourrait faire basculer, ou non, certaines régions. Mais au delà de ce scrutin, le désintérêt des Français pour les urnes, jugé "particulièrement préoccupant" par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, pousse la classe politique à chercher des solutions afin d'encourager le vote. Des solutions qui pourraient s'inspirer de certains voisins européens qui affichent parfois des taux de participation insolents.

Le bulletin à domicile chez les Allemands

Parmi eux, la Belgique et ses 90% de participation. Un chiffre qui s'explique tout simplement par le fait que le vote y est obligatoire. C'est d'ailleurs aussi le cas en Grèce ou encore au Luxembourg. Une méthode radicale contre l'abstention, et donc forcément contestée. Avant d'en arriver à une telle extrémité, certains politiques plaident donc pour faciliter le glissement du bulletin dans l'urne, comme en Allemagne. Outre-Rhin, près d'un quart des électeurs reçoivent leur enveloppe à domicile et la renvoient par la poste.

Le bilan en demi-teinte du vote électronique en Estonie

Mais certains vont encore plus loin, et votent directement par Internet. Une mesure qui pourrait faire baisser le taux d'abstention en France, selon les spécialistes du droit électoral. Mais la recette est loin d'être magique selon Gilles Toulemonde, maître de conférences en droit public à l’université de Lille. "En Estonie, le vote par Internet est instauré depuis 2005, dans un premier temps on est passé de 42% d'abstention à 38%, puis 36%, mais depuis on stagne complètement", pointe-t-il. Sans compter que pour les "élections autres que législatives, l'abstention est repartie à la hausse".

La solution à l'abstention ne serait donc pas technique, pointe-t-il au micro d'Europe 1, mais politique. À commencer par le rétablissement de la confiance entre citoyens et élus.