Marine Le Pen 2:13
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Claudia Bertram, édité par Romain David , modifié à
LA GRANDE BATAILLE DES - Jeudi, Marine Le Pen, la présidente du Rassemblement national, et Christian Jacob, le président des Républicains, étaient en Occitanie pour soutenir les listes respectives de leurs partis aux régionales de juin. Un affrontement à distance, mais à couteaux tirés, alors que la droite y fait systématiquement trébucher le RN.
REPORTAGE

À un mois du premier tour des élections régionales, l’Occitanie, une région tenue par la gauche, est dans le viseur du Rassemblement national, face à une droite très faible localement. Jeudi, pas moins de deux chefs de partis étaient en déplacement dans la région, Marine le Pen et Christian Jacob, pour encourager leurs candidats respectifs. Mais cette année, un fort risque d'abstention, dans un contexte de déconfinement, pourrait potentiellement rebattre les cartes et permettre au RN de franchir la dernière marche pour détrôner la gauche.

Le RN crédité de 26% au premier tour

Marine le Pen était là pour labourer le terrain, littéralement, puisqu'elle a fait un tour de tracteur avec des riziculteurs. Son objectif : écraser la droite. "Les Républicains font systématiquement élire la gauche. J'appelle les électeurs à tirer les conséquences de leur comportement, et à voter pour des élus qui, eux, ne feront pas élire la gauche", a-t-elle déclaré. D'où le choix de Jean-Paul Garraud pour mener la liste du Rassemblement national, transfuge de la droite, et crédité de 26% d'intentions de vote au premier tour dans un sondage, loin devant le LR Aurélien Pradié, à 13%. "Aurélien Pradié n'est pas là pour gagner, tout le monde sait qu’il ne gagnera jamais la région de l’Occitanie. Il est là simplement pour me faire perdre", assure le candidat du RN.

Au même moment, le candidat LR était lui aussi accompagné de son président de parti, Christian Jacob. Aurélien Pradié "relève un défi difficile", a-t-il concédé. La région a beau être très grande, les deux camps ont organisé une conférence de presse à Nîmes, à seulement quelques centaines de mètres de distance. "Marine le Pen qui nous colle aux basques. Mais c'est pas grave, en secouant du pied, on va finir par la décoller de nos chaussures. On laisse Marine Le Pen et son représentant au tourisme électoral", a raillé Aurélien Pradié.

Un fort risque d'abstention

Tout ça, sous les yeux de Carole Delga, la présidente socialiste sortante, donnée en tête de peu, à 28%, devant le RN. "C’est le désespoir qui fait voter Rassemblement national", assure-t-elle. "Moi je suis là pour porter un projet, pour donner un espoir. Mon combat est résolu, je me bats comme une lionne pour rester présidente de cette région et contre les idées d’extrême droite", défend-elle encore.

Problème : la gauche est éparpillée façon puzzle. Une partie des verts la soutient pendant qu'une autre mène sa propre liste. Autre difficulté dont Carole Delga a bien conscience : les Occitans, comme tous les Français d'ailleurs, n'ont pas la tête aux élections. Le risque d'abstention est fort, et l'abstention profite généralement au RN.

 

Les neuf listes déposées officiellement en Occitanie :

  • L'Occitanie en commun, tête de liste Carole Delga, PS, soutenue par le PCF, PRG, MRC, Place Publique,  la Gauche républicaine et socialiste, des écologistes et des personnalités de la société civile.
  • Du courage pour l'Occitanie, tête de liste Aurélien Pradié, LR, soutenu par les centristes
  • Occitanie populaire, tête de liste Myriam Martin, LFI, soutenue par le NPA, la Gauche démocratique et sociale, le Parti de gauche et Ensemble !
  • L'Occitanie naturellement, tête de liste Antoine Maurice, EELV, soutenu par Génération.s, Cap21, Génération écologie, Régions et peuples solidaires, Cap écologie et Les Écologistes
  • Nouvel élan pour l'Occitanie, tête de liste Vincent Terrail-Novès, soutenu par LREM, Agir, MoDem, Territoires et progrès et le Mouvemant radical
  • Rassembler l'Occitanie, tête de liste Jean-Paul Garraud (RN)
  • Faire entendre le camp des travailleurs, tête de liste Malena Adrada, Lutte Ouvrière
  • Bastir Occitanie, tête de liste Jean-Luc Davezac (REG), soutenu par le Parti républicain solidaire, Résistons (parti de Jean Lassalle) et Démocratie éco-citoyenne.
  • Union essentielle, tête de liste Anthony Le Boursicaud (DIV), société civile