Macron/Draghi 1:31
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Jacques Serais, édité par Manon Fossat
Emmanuel Macron et Mario Draghi ont appelé jeudi les pays de l'UE à réformer les règles budgétaires européennes définies par les critères de Maastricht, afin de permettre davantage de dépenses d'investissement, tout en reconnaissant qu'il faudra aussi réduire les dettes. C'est l'une des priorités de la présidence française de l'UE.
DÉCRYPTAGE

Après l'axe franco-allemand, une nouvelle alliance semble se dessiner en Europe, mais cette fois sur le front budgétaire. Emmanuel Macron et Mario Draghi, le président du Conseil italien, appellent en effet à réformer les règles budgétaires européennes dans une tribune publiée jeudi sur le site du Financial Times. Leur objectif, obtenir des 27 un assouplissement concernant les fameux 3% de déficit maximum autorisés par les textes.

Emmanuel Macron avait déjà annoncé lors de sa conférence de presse du 9 décembre vouloir réformer ces critères. Cette fois, il renouvelle ce message aux côtés du dirigeant italien. Et ce n'est pas un hasard. A la veille de la présidence française du Conseil de l'Union, le chef de l'Etat français veut envoyer un signal fort aux dirigeants européens. Et plus particulièrement à ses homologues du nord de l'Europe, les plus attachés aux règles de la rigueur, qui avaient déjà exprimé des réticences lors des négociations pour le plan de relance européen de 2020.

Un nouvel allié sur la scène européenne

Parmi ces pays que la France tente de convaincre de l'intérêt d'une plus grande souplesse budgétaire se trouve l'Allemagne. Angela Merkel a laissé la place à Olaf Scholz, mais le nouveau chancelier, qui était ministre des Finances, n'est pas spécialement plus ouvert sur la question que sa prédécesseure. Ce n'est donc pas un hasard si Emmanuel Macron s'appuie sur Mario Draghi, ex-président de la Banque centrale européenne, pour écrire cette tribune.

Un mois après la signature du traité du Quirinal, censé donner un cadre à la relation entre Paris et Rome, le locataire de l'Élysée ne cache désormais plus ses intentions. Comme si, définitivement, la France avait un nouveau meilleur allié sur la scène européenne. L'Italie, et non plus l'Allemagne.