Emmanuel Macron 1:43
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Jean-Luc Boujon, Simon Bourtembourg et Alexis Delafontaine , modifié à
Alors qu'Emmanuel Macron doit s'adresser aux Français lundi soir à 20 heures, le président, marqué par une popularité historiquement basse, semble rentrer dans une semaine décisive. Pour l'occasion, Europe 1 est allée à la rencontre des Français afin de connaître leurs attentes. Les avis sont partagés.

La prise de parole d'Emmanuel Macron est imminente, trois jours après la promulgation éclair de la loi sur la réforme des retraites. Le chef de l'État doit prononcer une allocution ce lundi soir à 20 heures, à suivre en direct sur Europe 1. Face à cela, une question se pose : qu'attendent les Français de cette allocution du président ? Europe 1 est allée prendre la température avant le discours du président.

"Il ne faut pas qu'il enclenche des réformes tout de suite"

Dans les rues de Lyon lundi, les habitants s'interrogent sur ce que va dire le chef de l'État. "J'espère qu'il va faire des annonces sur l'emploi des Français, peut-être une meilleure rémunération pour un bon nombre d'entre nous", partage au micro d'Europe 1 une Lyonnaise qui souhaite que l'exécutif continue d'accélérer sur les réformes. Une autre juge qu'"il faut que les choses s'apaisent pour qu'il puisse annoncer autre chose".

Néanmoins, une passante tranche : "Il vaut peut-être mieux qu'il n'en parle pas en ce moment des futurs chantiers, ce n'est pas le moment d'en rajouter ! Il ne faut pas qu'il enclenche des réformes tout de suite et qu'il en parle parce qu'ils (les opposants) vont dire 'celle-ci (la réforme des retraites) est dépassée, on passe à un blocage ailleurs". "Je crois qu'il ferait bien de revenir sur sa réforme", estime un Lyonnais. "Faire un acte de grandeur, de noblesse, de dire que cette réforme est impopulaire", poursuit ce Français, qui ne croit pas toutefois à ces paroles : "Non, Monsieur Macron est trop orgueilleux pour ça".

"Son discours n'a pas d'importance"

Interrogés ce dimanche, les Français semblaient également partagés quant à l'allocution d'Emmanuel Macron. "Je pense que c'est très bien qu'il s'adresse aux citoyens parce qu'effectivement, ils attendent des réponses", affirme dans un premier temps une jeune femme. "Après, qu'est-ce qu'il doit répondre ? Je n'en sais trop rien et même lui ne sait peut-être pas trop ce qu'il doit faire", se questionne un homme au micro d'Europe 1.

Que va dire le président de la République ? C'est justement la question que se posent les Français, qui n'attendent plus grand chose maintenant que la réforme est validée par le Conseil constitutionnel et surtout promulguée. "Son discours n'a pas trop d'importance. Cela ne sert à rien de rassurer les personnes vu que la loi est passée", déplore un jeune. Contrairement à lui, cette Française aimerait être rassurée. "J'aimerais bien qu'il me rassure. Mais alors, qu'est-ce qu'il pourrait me dire pour me rassurer ? Je ne sais pas parce que je vais travailler jusqu'à 64 ans, c'est sûr. Mais est-ce que je pourrais avoir un niveau de vie décent par rapport à ma situation professionnelle ?", s'interroge-t-elle.

Sortir d'une crise politique et démocratique

Alors que l'image du président est sévèrement écornée ces derniers mois avec le contexte social, Emmanuel Macron s'attend à une grosse séquence lundi pour rebondir et surtout sortir d'une crise politique et démocratique. Concrètement, à quoi doit s'attendre le chef de l'État cette semaine ? Lundi, à 15 heures, le président réunit ses ministres les plus proches à l'Élysée. L'objectif est clair : trouver des portes de sortie, des annonces, des réformes, voire même un remaniement pour sortir de la crise. En effet, l'idée d'une alliance avec la droite résonne de plus en plus en Macronie.

"40 députés Les Républicains n'ont pas voté la censure, c'est vers eux qu'il faut se tourner maintenant", glisse un ministre de premier rang. Mais Emmanuel Macron semble encore réticent à l'idée de nommer un LR à Matignon. Ensuite, le président doit sortir de son impopularité actuelle, historiquement basse. Pour cela, le chef de l'État pourrait organiser plusieurs déplacements sur le terrain en province. Son idée : retrouver les Français avec des sujets centraux comme la santé, l'éducation ou l'écologie. Tout, sauf les retraites.