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M.B. , modifié à
DÉCORATION - L'ancien Premier ministre a estimé que le président de la République avait la possibilité de remettre de telles décorations mais devait "l'assumer" en toute transparence.
INTERVIEW

C'est peu de dire que le geste a fait polémique. Vendredi, François Hollande a remis la Légion d'honneur au prince héritier d’Arabie Saoudite, Mohammed ben Nayef. Ce dernier est également le ministre de l'Intérieur d'un pays qui a procédé à 70 exécutions depuis le début de l'année, au mépris des droits de l'Homme. 

Réalpolitik. Pas de quoi choquer l'ancien Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin. "Que le président engage de telles actions, c'est sa responsabilité", a estimé le sénateur de la Vienne, mardi, au micro d'Europe 1. "Je ne suis pas contre ce type d'initiatives." L'ancien Premier ministre a prôné une "realpolitik" en matière de relations internationales, jugeant qu'il fallait "négocier en défendant nos intérêts". Des arguments qui rejoignent ceux dégainés, lundi, par Jean-Marc Ayrault, ministre actuel des Affaires étrangères. "C'est une tradition diplomatique", avait-il expliqué sur France Inter, pointant le rôle crucial de l'Arabie Saoudite dans la gestion de la crise en Syrie.

Plus de transparence. S'il ne trouve rien à redire sur le fond de l'affaire, Jean-Pierre Raffarin a, en revanche, appelé à plus de transparence de la part de François Hollande, qui avait remis cette décoration en toute discrétion. "Ce qui me choque, c'est qu'on ne l'assume pas", a t-il déclaré.