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Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national (RN) à l'Assemblée nationale, était l'invitée d'Europe Matin jeudi. La députée du Pas-de-Calais est revenue sur le meurtre de Lola, collégienne de 12 ans, et sur la meurtrière présumée, une jeune femme en situation irrégulière, sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF).

"Lola, c'est le meurtre barbare de trop", a lancé Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national (RN) à l'Assemblée nationale, au micro d'Europe 1. Invitée de la matinale, la députée du Pas-de-Calais est revenue sur le meurtre de Lola, collégienne de 12 ans, retrouvée dans une malle dans la cour de son immeuble vendredi dernier. La meurtrière présumée est une femme de 24 ans, d’origine algérienne, en situation irrégulière sur le territoire français. Sous le coup d'une OQTF - obligation de quitter le territoire français - elle aurait dû rejoindre l'Algérie le 21 septembre dernier. Une situation "récurrente" que dénonce Marine Le Pen sur Europe 1.

"Cela fait plusieurs fois, trop de fois, que des étrangers en situation irrégulière, bien souvent sur le coup d'une OQTF, commettent des crimes terribles", a-t-elle déclaré. "Je ne vais pas faire la liste, mais les deux filles de la gare Saint-Charles égorgées, le prêtre de Nantes assassiné... La liste est trop longue et Lola, c'est le meurtre barbare de trop."

"Le gouvernement ne comprend pas l'émotion"

"J'attendais que le gouvernement nous dise oui, il y a un vrai et lourd dysfonctionnement qui a des conséquences parfois très graves et nous allons analyser cela pour apporter des réponses. Le gouvernement ne comprend pas l'émotion", a-t-elle poursuivi.

"On est dans une situation avec une personne de nationalité algérienne, Madame Borne vient de rentrer d'Alger où elle est partie avec 15 ministres. On peut poser des questions ou on n'a pas le droit ? Quid des laissez-passer consulaires ?", s'est-elle interrogée. "J'aimerais savoir ce qui a été décidé par Madame Borne en Algérie, quel est le niveau de visas que la France s'est engagée à accorder ?"

En effet, la Première ministre Élisabeth Borne s'est rendue à Alger au début du mois pour une visite de deux jours ayant pour but de relancer les relations franco-algériennes. Un déplacement survenu moins deux mois après celui du chef de l'État, Emmanuel Macron. "Alors même que dans les six premiers mois de 2021, sur 7.780 OQTF à destination de l'Algérie, seules 22 expulsions ont été effectuées, c'est-à-dire 0,2% des obligations de quitter le territoire que nous avions réclamé à l'Algérie ont été exécutées !" s'est-elle insurgée.

Remettre en cause les accords de 1967 ?

Au micro d'Europe 1, Marine Le Pen a annoncé, si elle avait été à la place d'Elisabeth Borne, qu'elle aurait "remis en cause les accords de 1967 passés entre l'Algérie et la France, qui facilitent considérablement les flux entre nos deux pays". "Je dirai que je conditionnerai l'obtention des visas au respect absolu des obligations de quitter le territoire et donc à la délivrance de laissez-passer consulaires. Et qu'accessoirement, je réfléchirai à toutes ces sommes, ces subventions que nous accordons au développement de pays qui, en contrepartie, ne respectent pas le droit international", a-t-elle déclaré.