Quand le diesel pollue la gauche

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Ségolène Royal a gentiment taclé Emmanuelle Cosse sur le diesel. © Montage AFP
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POUR OU CONTRE - Europe Ecologie-Les Verts propose d’interdire le diesel d’ici 10 ans. Le Parti socialiste semble plus mesuré. 

Emmanuelle Cosse a choisi de frapper fort. Lors de son premier meeting de campagne pour les régionales en Île-de-France, mercredi soir, la secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) a appelé à interdire le diesel d’ici 10 ans. Vendredi matin sur Europe 1, Ségolène Royal a demandé "un peu de sérieux" sur cette  question. En plein scandale Volkswagen, la gauche semble bien divisée sur le sujet.

Même les écolos sont en désaccord. Le diesel est régulièrement combattu par les écologistes mais ces propos ont trouvé une résonance particulière après la révélation d'une manipulation des tests sur les émissions polluantes des véhicules du groupe Volkswagen. "Arrêtons de mentir aux Français en les incitant à acheter des voitures soi-disant écologiques (...) le diesel propre, ça n'existe pas!", s'est écriée Emmanuelle Cosse, mercredi soir. La "boss" d’EELV a réclamé "une interdiction du diesel dans l'ensemble du pays d'ici 2025".

Le lendemain matin, Jean-Vincent Placé, qui a claqué la porte d’Europe Ecologie-Les Verts, s’est montré très critique vis-à-vis de la proposition d’abandon du diesel d’ici 10 ans. "J'essaie d'éviter de tomber dans le dogme ou l'incantation ou encore dans l'affichage politique", a-t-il expliqué jeudi matin sur RTL. S’il veut sortir du diesel, le sénateur écologiste veut d’abord "mettre en place des alternatives de transport en commun" et "faciliter une écologie du covoiturage".

Royal tacle Cosse et rappelle l’importance du diesel. Invitée à réagir à la proposition d’Emmanuelle Cosse, Ségolène Royal a répondu : "ce n'est pas sérieux". "On ne peut pas traiter des problèmes de cette gravité-là en lançant des slogans idéologiques au dépens des intérêts français", a-t-elle ajouté vendredi sur Europe 1. La ministre de l’Ecologie et du Développement durable a par ailleurs rappelé que le diesel comptait pour plus de la moitié des ventes en France. "Ce qu'il faut, c'est ne plus avantager le disesel, ça c'est évident", a-t-elle ajouté.

Au gouvernement, la position semble claire : l’interdiction du diesel n’est pas une proposition "sérieuse". "Considérer qu'il n'y a qu'une mesure à prendre, c'est l'interdiction, c'est ce qu'il y a de plus facile à dire, mais ce n'est pas ce qui permet la solution", a déclaré Stéaphe Le Foll, vendredi matin sur France Info.