Projet de loi climat : sur quels thèmes l'opposition attaque-t-elle le gouvernement ?

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Claudia Bertram, édité par Manon Fossat

Les débats autour du projet de loi climat et résilience issu de la Convention citoyenne sont lancés mardi, et pour trois semaines, à l'Assemblée. Mais déjà, des positions claires ont été prises lundi par l'opposition dans l'hémicycle. Car à gauche comme à droite, le texte ne convainc pas. Pour des raisons différentes.

Au lendemain de marches partout en France pour réclamer une "vraie loi climat", l'Assemblée nationale a démarré lundi l'examen du projet de loi climat et résilience, issu de la Convention citoyenne. Un texte jugé "d'écologie pratique" et de "bon sens" par la majorité gouvernementale, mais fustigé par l'opposition qui, d'un côté de l'hémicycle, lui reproche son manque d'ambition, et de l'autre, de mettre en place une écologie punitive. 

"Une loi qui tourne le dos aux 149 propositions de la Convention"

Alors que la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili, ancienne d'EELV, a loué à la tribune une "véritable bascule globale, qui fera de l'écologie une réalité du quotidien", en modifiant "nos modes de vie", le chef de file des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, a d'emblée rejeté le texte, pointant ses manques. "Ce qui compte, c'est moins ce que vous proposez de faire, que ce que vous décidez de ne pas faire", a-t-il jugé.

La gauche et les écologistes, comme la députée Delphine Batho, fustige également un texte qui manque d'ambition et qui détricote les mesures de la Convention. "Le projet de loi tourne le dos aux 149 propositions de la Convention citoyenne pour le climat", argue-t-elle.

"Une écologie punitive"

La droite, de son côté, qui a déposé le plus d'amendements, dont plusieurs visent à supprimer des articles, dénonce une écologie punitive. "Pour nous, c'est un projet de loi qui n'est qu'un artifice de communication. Il est truffé de mesures symboliques, redondantes ou inapplicables. Il ne tient pas compte du contexte économique", constate le député LR Julien Aubert.  

Quant au FN, sa candidate à la présidentielle Marine Le Pen, défend une vision protectionniste de l'écologie. "Les Français ont un seul choix, celui de subir. D'un côté les mondialistes qui leur imposent traité de libre échange, éoliennes... Et de l'autre, les oukases d'idéologues anti-tout", a-t-elle regretté à la tribune.

Des débats à haut risque pour l'exécutif donc, qui compte sur l'un des derniers grands textes du quinquennat pour verdir son bilan.