Le 24 février, comme 102 parlementaires LR, il avait signé une tribune dans le Journal du Dimanche pour demander à Emmanuel Macron de renoncer à la privatisation d'ADP. 3:27
  • Copié
Clémence Olivier , modifié à
Julien Aubert n'en démord pas. Invité au micro de Matthieu Belliard, jeudi sur Europe 1, le secrétaire général adjoint des Républicains a estimé que l'Etat devait renoncer à une privatisation d'ADP.
INTERVIEW

"La réponse de Bruno Le Maire ne me convainc pas". Le secrétaire général adjoint des Républicains et député du Vaucluse, Julien Aubert, a critiqué jeudi sur Europe 1 les nouveaux gages donnés jeudi par le ministre de l'économie sur la privatisation controversée d'Aéroports de Paris (ADP). Bruno Le Maire a annoncé une hausse de la taxe sur les nuisances aériennes et la possibilité pour l'Etat d'imposer des investissements aux futurs concessionnaires, sans parvenir à faire change d'avis le député.

"Je ne vois pas pourquoi on privatiserait une frontière". Le 24 février, comme 102 parlementaires LR, Julien Aubert avait signé une tribune dans le Journal du Dimanche pour demander à Emmanuel Macron de renoncer à cette privatisation qui selon lui, "fragilise la capacité de l'Etat à protéger les populations et à exercer ses missions". Il estime en outre que les aéroports de Roissy, d'Orly et du Bourget forment une frontière stratégique pour le pays. Bruno Le Maire "ne répond pas à la question du positionnement de l'Etat par rapport à la frontière. Je ne vois pas pourquoi on privatiserait une frontière", précise le député. "Il ne répond pas non plus à la question de savoir si certaines activités sont forcément mieux gérées quand elles sont privatisées".

>> De 17h à 20h, c'est le grand journal du soir avec Matthieu Belliard sur Europe 1. Retrouvez le replay ici

L'État, le mieux placé pour gérer certaines entreprises. Selon lui, l'État est le mieux placé pour gérer certaines entreprises : "Prenez la privatisation des concessions d'autoroute (au début des années 2000 Ndlr), je ne suis pas certain que l'État a fait un bon calcul". "Je le dis d'autant plus que c'est la droite qui a eu cette idée, qui apparaissait sans doute géniale à l'époque pour des raisons budgétaires. Mais aujourd'hui, vous avez un outil important de la mobilité et du transport qui échappe à l'État, à une époque où les gens regardent beaucoup leur pouvoir d'achat. Et le tarif des sociétés autoroutières augmentent avec des rentes très fortes", déplore-t-il.

"Je ne pense pas que ce soit une bonne politique". "Ce qui est proposé ici, ce n'est pas une arrière pensée stratégique", assure le député. "On va faire un cadeau à certains gros opérateurs avec pour seul objectif de combler les fins de mois. Je ne pense pas que ce soit une bonne politique", insiste Julien Aubert. "On devrait avoir une vraie stratégie, à savoir définir ce que l'on privatise exactement. Quand on touche à des services publics et à du régalien, on ne devrait pas aller dans cette direction".

Le ministre de l'Economie donne de nouveaux gages face aux critiques

Bruno Le Maire a donné jeudi de nouveaux gages pour la privatisation controversée d'Aéroports de Paris (ADP). "La taxe sur les nuisances aériennes était de 45 millions d'euros, nous allons la porter à 55 millions d'euros", ce qui facilitera "l'insonorisation des bâtiments". En outre, "les riverains seront mieux consultés" en cas de modification de la circulation aérienne et "les descentes continues à Paris-Charles-de-Gaulle", pour éviter "les avions qui tournent en rond" avant d'atterrir, seront généralisées "à partir de 2023", a-t-il dit. Enfin, le ministre a indiqué que l'État pourrait "imposer des investissements à ADP si jamais le concessionnaire" y renonçait, évoquant en particulier le terminal 4 de Roissy, "si l'État estime qu'il est indispensable pour le succès d'ADP".