"La perte d'un grand homme". Tels sont les mots de Maryvonne, ancienne employée municipale à Hénin-Beaumont, émue après la disparition de Jean-Marie Le Pen, père de Marine et fondateur du Front national, ce mardi. Tous ne garderont cependant pas un bon souvenir de l'homme qu'il était.

"Quelqu'un de très violent"

"Ça m'attriste. C'est un homme qui, je trouve, avait des pensées. Pour certains, c'était de la folie, mais pour moi, c'était presque un visionnaire", ajoute-t-elle, faisant notamment référence à l'immigration de masse. Une vision qui contraste avec celle de Laurence, sympathisante RN, qui n'appréciait pas du tout le personnage.

"C'était quelqu'un de très violent dans son comportement, son langage. Pour moi, il n'était pas sérieux pour représenter notre pays. Marine Le Pen, elle, est beaucoup moins violente", témoigne cette dernière. "Elle sait garder son sang froid, elle sait parler. C'est quelqu'un qui a une belle prestance", énumère-t-elle également, pour justifier que l'ex-présidente du parti est "tout le contraire de son père".

Pour le sénateur du Rassemblement national du Pas-de-Calais, Christopher Szczurek, Jean-Marie Le Pen a néanmoins eu "la capacité à imposer certains thèmes dans la société dès les années 80 avec l'immigration et l'islamisme. Je pense qu'il a évidemment été un visionnaire. Il a eu le courage de dire ce que certains n'ont pas voulu dire alors qu'il le savait pertinemment."

"Il a pris certains risques", conclut ce responsable RN, "et ce même si on n'était pas tout le temps d'accord avec lui, c'est Jean-Marie Le Pen qui a permis de rassembler le camp national."