Omar Youssef Souleimane 2:27
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Solène Leroux , modifié à
"C'est inacceptable de mettre dans le même sac les régimes démocratique et dictatorial", s'est indigné l'écrivain Omar Youssef Souleimane, qui ne "comprend pas les raisons" de l'abstention, tout comme la désaffection des Français pour la politique. L'écrivain et réfugié politique syrien était l'invité de Sonia Mabrouk dans la matinale d'Europe 1.
INTERVIEW

"On a ce que l'on appelle la démocratie, et on n'en profite pas." L'écrivain et réfugié politique syrien, Omar Youssef Souleimane a voté pour la première fois en France lors du premier tour de la présidentielle dimanche dernier. Il était lundi l'invité de la matinale d'Europe 1. Il ne "comprend pas les raisons" de l'abstention, tout comme la désaffection des Français pour la politique. "On pourrait ne pas être contents du résultat, on pourrait manifester contre le fait de vivre encore une fois cette situation entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron", détaille-t-il. "Mais manifester en disant 'Ni Macron ni Le Pen', ça je ne comprends pas", assure l'auteur.

"Comment on pourrait être contre le résultat" sous prétexte de "défendre la démocratie", se demande-t-il au micro de Sonia Mabrouk. "On ne peut pas être 'ni Macron ni Le Pen', il faut vraiment choisir", juge Omar Youssef Souleimane. "Il faut profiter de cette démocratie", demande encore l'écrivain, en signifiant que cela peut passer par des associations, ou encore par des manifestations pacifiques puisqu'"on a encore cette possibilité". "Voter ou avoir la liberté d'expression, c'est aussi une chance, un privilège, qu'on n'a pas ailleurs, dans les pays arabes, par exemple", rappelle-t-il.

La France, une dictature ?

À cet égard, Omar Youssef Souleimane explique ne "pas être du tout d'accord avec ceux qui disent que la France est un pays de dictature". Une phrase "entendue ces dernières années" dans la bouche de certains manifestants, retrace-t-il. Lorsque l'auteur leur disait venir de Syrie, ces derniers lui rétorquaient : "Nous aussi on vit en dictature, mais une dictature masquée : Emmanuel Macron, c'est comme Bachar el-Assad." Des propos qui ont profondément choqué le réfugié politique syrien : "C'est inacceptable de mettre dans le même sac les régimes démocratique et dictatorial."

En faisant cette comparaison, "ça donne une sorte de légitimité pour Bachar el-Assad, qui a tué plus de 500.000 personnes de son peuple", se désole l'écrivain.