Présidentielle : à droite, la guerre des trois aura-t-elle lieu ?

Plusieurs postulants potentiels au titre de candidat à la présidentielle se détachent à droite. © SEBASTIEN SALOM GOMIS / AFP
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Michaël Darmon, édité par Manon Fossat

La droite est sortie renforcée dimanche soir après le premier tour du scrutin des élections régionales, grâce notamment à trois figures du parti qui sont arrivées en tête dans leur région. A 291 jours de l'élection présidentielle, nul doute que la guerre commence à droite entre Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, Laurent Wauquiez, et pas que.

Les candidats ont déposé leurs listes mardi soir et la campagne pour le second tour des élections régionales bat son plein. Avec le scrutin de dimanche, la droite est apparue renforcée grâce notamment à des présidents sortants : Valérie Pécresse en Ile-de-France, Xavier Bertrand dans les Hauts-de-France, ou encore Laurent Wauquiez pour la région Auvergne-Rhône-Alpes. Relancée par sa performance au premier tour des régionales, la droite aborde donc ragaillardie le second tour, même s'il lui faudra gérer sa bonne fortune en évitant une guerre des égos mortifère à l'approche de la présidentielle.

Car ces trois présidents sortants ont en effet un point commun. Ils ont tous en tête la présidentielle de l'an prochain. Et entre Xavier Bertrand, Valérie Pécresse et Laurent Wauquiez la question est simple désormais : la guerre des trois aura-t-elle lieu ?

"Envoyez-moi à l'Elysée"

Si la droite est la gagnante surprise de ces élections régionales, rien ne dit à ce stade qu'elle saura transformer l'essai. Le parti, on le sait, a largement prouvé par le passé sa capacité à se tirer une balle dans le pied. Mais selon nos informations, Xavier Bertrand, une fois réélu président des Hauts-de-France, devrait très vite vouloir pousser son avantage.

Il s'était d'ailleurs déclaré candidat, à la surprise générale, au mois de mars dans le Grand rendez vous Europe 1 et a depuis mené une double campagne en concluant toutes ses rencontres avec les électeurs avec une formule rituelle : "Si vous en voulez plus pour votre région, et bien envoyez-moi à l'Elysée". Son credo, c'est lui, et pas Le Pen, ni Macron. Il en a d'ailleurs remis une couche mercredi sur Europe Matin. "Ce duel, les Français n'en veulent pas (...) J'ai la conviction que c'est la droite républicaine qui peut gagner l'an prochain. Mais une droite populaire qui gagnera seule, c'est-à-dire sur ses valeurs et ses convictions. Sans aucune compromission", a-t-il asséné. 

De potentiels candidats toujours indécis

Valérie Pécresse, elle, ne s'est pas encore déclarée et opte pour une méthode différente. Elle devrait d'abord mettre en place un programme, comme promis aux électeurs d'Ile-de-France, avant de dire si elle est candidate. Quant à Laurent Wauquiez, il prépare son retour sur la scène nationale, mais reste à savoir avec quelles réelles intentions.

Emmanuel Macron, pour sa part, doit revoir sa stratégie. En cherchant à fracturer la droite, il l'a en réalité renforcée. Résultat, la droite a desserré l'étau Le Pen-Macron au cours de ces élections régionales. Le président va donc maintenant devoir compter sur la droite macroniste du sud.

Quant à Edouard Philippe, toujours très populaire, il entend se structurer pour la rentrée et pourrait jouer un rôle important à droite, à condition qu'il le décide. Et parmi les autres grands indécis, on retrouve François Baroin, qui n'a pas envie de se présenter. Pour l'heure, il se tait et écoute ce que certains lui soufflent : soutenir la réélection d'Emmanuel Macron en 2022 et négocier Matignon. La bataille, effectivement, se jouera en même temps, à droite, et à droite.