Présidentielle : à Montréal, près de trois heures d'attente pour voter

A Montréal, la queue s'est étendue sur plus d'un kilomètre.
A Montréal, la queue s'est étendue sur plus d'un kilomètre. © Capture d'écran Twitter
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avec AFP
Les 24 bureaux de vote de la ville étaient concentré dans un seul bâtiment. Les 57.000 Français de la ville ont dû faire preuve de patience pour arriver jusqu'à l'isoloir.

C'est un peu avant 23h samedi à Montréal que les derniers électeurs français ont pu exercer leur droit de vote pour le premier tour de la présidentielle après avoir patienté, parfois excédés, près de trois heures. "Je suis revenu quatre fois", en vain, a affirmé Paul Hamel, en colère. Il n'a pas été autorisé à pénétrer dans un périmètre bouclé par la police québécoise à la demande des autorités consulaires françaises conformément à l'heure de fermeture officielle du vote.

24 bureaux de vote au même endroit. Dans ce périmètre, un bon millier de personnes attendaient samedi soir d'entrer dans les couloirs du collège pour gagner l'un des 24 bureaux de vote installés dans deux gymnases du collège Stanislas de Montréal, seul lieu où les Français pouvaient voter. "Je trouve honteux de ne pas pouvoir faire mon devoir de citoyen", confie Paul Hamel. Avec deux de ses amis, il comptait bien participer au scrutin présidentiel. "C'est un sentiment amer. Il faudrait élargir la plage horaire", dit ce trentenaire venu il y a 8 ans pour ses études à Montréal où il est maintenant entré dans la vie active.

Dispositif à améliorer. Septuagénaire, Geneviève était arrivée vers 17h mais a abandonné deux heures après, transie de froid et découragée par la fine pluie. "Je viendrai au deuxième tour" le 6 mai, lance-t-elle. Pour Catherine Feuillet, consule générale de France, "le dispositif a été adapté tout au long de la journée qui a été dense". Face au mécontentement et aux longues heures d'attente, en liaison avec la police de Montréal, elle va "regarder comment améliorer encore plus les flux à l'extérieur" des bureaux de vote.

Un kilomètre de queue à midi. Dès l'ouverture des portes, la foule s'est pressée et en milieu de journée, les électeurs étaient surpris d'avoir à commencer une queue à 1,2 kilomètre de l'entrée du collège. Une affluence qui a fait le bonheur des cafés et commerces de bouche voisins.

A Montréal 57.762 électeurs français sont inscrits pour ce scrutin présidentiel, soit près de 14.000 de plus qu'en 2012, selon les données de l'Ambassade de France. Damien Regnard, élu Républicain à l'assemblée des Français de l'étranger, a qualifié d'"intolérable" les longs délais d'attente pour voter. "Il est inadmissible que (...) nos compatriotes soient découragés d'exercer leur droit de vote et se voient même parfois obligés de renoncer", a-t-il écrit samedi dans une lettre adressée à Jean-Marc Ayrault, ministre des Affaires étrangères.

Difficile aussi à Toronto. De la côte atlantique au Pacifique, ce sont 83.016 français qui sont inscrits sur les listes électorales au Canada. L'attente a été de 2 à 3 heures à Toronto, selon les médias locaux. Le vote a été plus fluide à Ottawa, Calgary, Moncton ou à Vancouver où les horaires de fermeture ont pu être tenus.