David Lisnard 1:50
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Ugo Pascolo , modifié à
Invité du Grand-Rendez-vous Europe 1/CNews/Les Échos, le président de l'Association des maires de France, David Lisnard, a estimé que le pass vaccinal n'est pas seulement un outil sanitaire, mais également une arme politique. Une arme utilisée pour "diviser", alors que "le rôle d'un chef de l'État, c'est de régler les problèmes et de cultiver la concorde nationale".

Alors que le pass vaccinal doit être adopté définitivement par l'Assemblée nationale dans quelques heures, le président de l'Association des maires de France, David Lisnard, estime au micro du Grand Rendez-vous Europe 1/CNews/Les Échos, que cet outil sanitaire "est aussi utilisé comme une arme politique". 

Macron doit "régler les problèmes et de cultiver la concorde nationale"

Pour étayer son propos, celui qui est également le maire LR de Cannes revient sur l'entretien d'Emmanuel Macron avec les lecteurs du Parisien retranscrit dans le journal, celui la même qui a déclenché la polémique avec la phrase du chef de l'État disant qu'il a "envie d'emmerder les non-vaccinés". Pour David Lisnard, cette retranscription "qui a été relue, corrigée, validée par l'Élysée, vise à polariser et à stimuler ce qu'on a en nous de négatif". 

"On est tous exaspérés lorsqu'on est déprogrammé à l'hôpital parce que des personnes ne se font pas vacciner et qu'elles prennent des places lorsque l'on voit des soignants qui sont saturés. Mais le rôle d'un chef de l'État, c'est de régler les problèmes et de cultiver la concorde nationale. Or avec ce type de propos [publiés] concomitamment au dépôt d'un texte de loi qui instaure la mesure, on divise."

Un pass sanitaire qui arrive "en retard"

Mais sur le plan sanitaire, le pass vaccinal ne semble peiner quelque peu à trouver grâce aux yeux de David Lisnard. "C'est trop tard, je pense que c'est en retard", lance-t-il. "J'aurais ciblé la politique publique sur la vaccination, elle est absolument nécessaire, elle est très efficace, car elle évite de mourir et elle donne de l'air aux personnels hospitaliers". De là à pousser le curseur jusqu'à la vaccination obligatoire ? Sans franchir ce cap délicat, David Lisnard avance qu'en ce qui concerne "les personnes en comorbidité et très âgées, c'est une hypothèse". Mais cela doit se faire "après un travail ciblé sur ces personnes qui n'est pas fait".