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Louis de Raguenel , modifié à
Un suspect étranger brièvement arrêté, puis mis "hors de cause", après l'attaque de deux policiers mercredi soir à Lyon, devrait être expulsé, a affirmé dimanche Gérald Darmanin. Si le parquet tempère, le ministre de l'Intérieur, lui, maintient sa position et veut durcir le ton en matière de politique migratoire.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin est au cœur de la polémique dans l'affaire des policiers agressés à Lyon. Le suspect, dont il a réclamé l'expulsion, n'était pas le bon. Le ministre reste pourtant droit dans ses bottes : cet étranger en situation irrégulière n'est pas responsable de l'agression selon l'enquête du parquet de Lyon. Mais Gérald Darmanin maintient sa position. Sur le plan administratif, l'homme n'est pas en règle et doit donc quitter le territoire. Et si le ministre persiste et signe, c'est pour plusieurs raisons.

Il y a d'abord le fond du sujet, à savoir que le bilan du premier quinquennat d'Emmanuel Macron en matière migratoire n'est pas bon. Chaque année, l'équivalent de la population de la ville de Bordeaux reçoit un premier titre de séjour et un chiffre en 2019, 129.800 obligations de quitter le territoire français, c'est-à-dire des expulsions, ont été décidées par la justice à l'encontre de clandestins. Et à peine 12% de ces personnes ont réellement été renvoyées dans leur pays d'origine.

Les étrangers réguliers délinquants ciblés

En réalité Emmanuel Macron a beaucoup tâtonné pendant plusieurs années. Et cette fois, Gérald Darmanin, après en avoir parlé avec le chef de l'Etat, a décidé de passer à l'action. Le ministre de l'Intérieur a l'intention désormais de cibler les étrangers réguliers délinquants, en plus des étrangers en situation irrégulière qui commettent des délits. Pour le ministre de l'Intérieur, tous doivent quitter le territoire français.

Ensuite, évidemment, le sujet est très politique. Depuis les élections législatives et l'arrivée de 89 députés du Rassemblement national, Emmanuel Macron a compris que sur les sujets migratoires, les mots ne suffisent plus. Il faut désormais des actes et des résultats.