PMA : première charge de la droite contre la nouvelle filiation

Les amendements de suppression de l'article ont été rejetés et les débats reprendront jeudi sur cet article clé, objet de quelque 200 amendements au total.
Les amendements de suppression de l'article ont été rejetés et les débats reprendront jeudi sur cet article clé, objet de quelque 200 amendements au total. © AFP
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avec AFP
Mercredi soir, des députés de droite ont mené une charge à l'Assemblée nationale contre le projet de filiation des enfants de lesbiennes nés par PMA. 

"Négation du lien biologique", "effacement du père" : des députés de droite ont mené une première charge mercredi soir devant l'Assemblée contre le projet de filiation des enfants de lesbiennes nés par PMA, dans le cadre de l'examen du projet de loi bioéthique.

"Vous privez l'enfant de toute filiation paternelle"

Le texte tel que réécrit en commission prévoit que ces couples devront passer par une reconnaissance anticipée de l'enfant devant notaire, comme peuvent le faire les couples hétérosexuels non-mariés. Ainsi, la femme qui n'a pas porté le bébé sera reconnue comme un des deux parents, à égalité avec sa compagne (la mère biologique). "C'est un bouleversement inédit dans l'histoire de l'humanité du mode de filiation", a lancé Patrick Hetzel (LR), son collègue Thibault Bazin jugeant qu'"on institutionnalise une filiation invraisemblable", pouvant dériver vers "trois-quatre parents" en même temps, selon lui.

"La filiation sera établie sur la base de la volonté" alors qu'"un enfant est bien le produit d'un homme et d'une femme", a aussi souligné Pascal Brindeau (UDI-Agir). Emmanuelle Ménard (app RN) les a rejoints : "vous privez l'enfant de toute filiation paternelle". L'article 1er du projet de loi, qui ouvre la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules "prononçait l'éviction du père", et avec cet article 4 qui en tire les conséquences sur la filiation, "la mère qui accouche n'a plus de spécificité", s'est en outre indignée Annie Genevard (LR).

"C'est un droit nouveau que nous ouvrons pour les femmes"

La ministre de la Justice Nicole Belloubet leur a rétorqué vouloir "établir l'égalité entre ces deux femmes qui vont devenir mères au même moment", un point "essentiel". "Ce n'est pas du bricolage, c'est un droit nouveau que nous ouvrons pour les femmes", a-t-elle ajouté, évoquant "une révolution tranquille". "Nous devons la même sécurité juridique à l'ensemble des enfants", a renchéri Aurore Bergé, co-responsable LREM pour ce projet de loi.

Les amendements de suppression de l'article ont été rejetés et les débats reprendront jeudi sur cet article clé, objet de quelque 200 amendements au total.