Emmanuelle Wargon 7:54
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Mélanie Faure avec , modifié à
La question du logement est un thème central dans la campagne présidentielle. Quel bilan tirer de la politique d'Emmanuel Macron, qui promettait un "choc de l'offre" en 2017 ? Invitée d'Europe 1, la ministre déléguée auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée du Logement Emmanuelle Wargon est revenue sur les mesures en matière d'énergie et de construction de logements sociaux. Des constructions encore jugées insuffisantes par les associations de solidarité.

Quel est le bilan du quinquennat d'Emmanuel Macron en matière de logement ? Emmanuelle Wargon a répondu aux questions de Thierry Dagiral au micro d'Europe 1. La Ministre déléguée auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée du Logement est revenue sur l'interdiction de la vente des logements dit "passoires thermiques", à savoir de classes F et G. Une source d'inquiétude pour les propriétaires, qui se voient contraints de rénover leurs biens... ou de les vendre s'ils n'en ont pas la capacité. De nouvelles mesures qui s'inscrivent dans un contexte de risque de crise de l'offre de logement en France, avec le déséquilibre entre l'offre et la demande. Une situation aggravée par la crise sanitaire et qui perdure : en 2017 déjà, Emmanuel Macron promettait un "choc de l’offre".

"Les biens, les passoires, les biens F ou G sont plus en vente depuis quelques mois qu'avant", a assuré Emmanuelle Wargon, qui se voulait rassurante. "C'est vrai qu'on a fait un choix très politique qui est d'interdire à la location les pires passoires thermiques. Vous vous mettez à la place du locataire et on parlait de l'augmentation du prix de l'électricité, du prix du gaz. Vous êtes locataire, votre logement est super mal isolé. Ça vous coûte une fortune, vous n'arrivez pas à chauffer, votre propriétaire fait pas de travaux, vous pouvez rien faire. Donc on a décidé d'interdire à la location."

La ministre déléguée auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée du Logement ajoute : "Ce qu'on voit, c'est plus de biens sur le marché, mais ils sont achetés. Et il n'y a pas de refus de vente des biens F et G. Il y en a plus sur le marché et il y a plus de transactions. Et finalement, c'est une bonne nouvelle parce que la personne qui achète, elle sait qu'elle achète et qu'elle a des travaux à faire." Ainsi, on dénombre 750.000 projets de rénovation énergétique financés en 2021, selon l'agence nationale de l'habitat. Une hausse portée par le succès du dispositif MaPrimeRénov'. Le nombre de rénovations au titre de MaPrimeRénov' est passé de 141.000 à 644.000 l'an dernier.

La question du logement social

Rénover des logements, d'une part, mais aussi construire du logement social. C'était aussi une promesse de campagne d'Emmanuel Macron : construire des logements sociaux pour "répondre à ces personnes qui peuvent très difficilement se loger dans le parc privé". Et après une très forte chute ces dernières années, causée notamment par la crise sanitaire, le nombre de nouveaux logements a fortement augmenté en 2021 : +18% par rapport à 2020. Emmanuelle Wargon a plaidé : "Les maires voulaient avoir des ressources lorsqu'ils construisent des logements sociaux. Et les logements sociaux étaient exonérés de la taxe sur le foncier bâti, que ne payent pas les bailleurs sociaux. L'Etat va compenser cette exonération."

Mais cela ne suffit pas, pour Fabrice Le Saché, président d'Erigère, troisième bailleur social du groupe Action Logement en Ile-de-France qui déplore au micro d'Europe 1 : "On ne construit pas assez, donc a des phénomènes erratiques avec des prix très hauts de loyers qui absorbent une partie importante des salaires des ménages et entraîne un problème de pouvoir d'achat."