Plan du gouvernement sur l'immigration : "La vraie question est de savoir pourquoi ces gens viennent", estime Mgr Benoist de Sinety

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Ugo Pascolo , modifié à
Au micro d'Europe 1, Mgr Benoist de Sinety estime que les mesures du plan du gouvernement pour réguler l'immigration n'est pas satisfaisant. Pour le vicaire général de l'Archevêque de Paris, il faut d'abord se poser la question de ce qui pousse les immigrés clandestins à venir. 
INTERVIEW

En fin de matinée ce mercredi, Édouard Philippe a annoncé les 20 mesures du gouvernement pour "reprendre le contrôle de (notre) politique migratoire". Les mesures qui avaient déjà fuitées dans la presse ces derniers jours ont été confirmées : instauration d'un délai de carence de trois mois avant que les demandeurs d'asile puissent accéder à la Protection universelle maladie (Puma), et mise en place d'objectifs quantitatifs ou quotas en matière d'immigration professionnelle". Mais pour Mgr Benoist de Sinety, vicaire général de l'Archevêque de Paris chargé des migrants, qui était l'invité de Nathalie Levy, mercredi soir, sur Europe 1, "tout ça n'est pas satisfaisant". 

"On s'épuise sans jamais réfléchir à pourquoi on en est arrivé là"

Invité du Grand journal du soir, le prêtre a estimé "qu'on nous force à avoir une vue étroite de la situation alors qu'il faut au contraire avoir une vue large de la situation". D'après le vicaire, "on s'épuise depuis 40 ans à savoir comment on va faire pour gérer les flux migratoires, sans jamais réfléchir à pourquoi on en est arrivé là".

Mgr Benoist de Sinety préconise donc une action en amont : "La vraie question est de savoir pourquoi ces gens viennent, et que faire pour qu'ils restent chez eux ?", analyse-t-il. "Quand je vois les 3.700 personnes entre la porte de la Chapelle et la porte d'Aubervilliers qui campent dehors, et qui sont attaquées par des rats la nuit, je ne sais pas s'ils ont raison de venir." 

Quant aux personnes qui peuvent abuser de l'AME ou de la Puma, le prêtre rappelle qu'''il y en a dans plein de domaines, notamment par rapport aux congés maladie, mais qu'on ne va pas supprimer le droit d'être malade".