En avant-première pour Europe 1, le député (LR) Pierre-Henry Dumont dévoile les grandes lignes de son rapport sur les coûts et les bénéfices de l'immigration en matière économique et sociale 7:24
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Cédric Chasseur , modifié à
Invité de la matinale d'Europe 1 mercredi, le député (LR) du Pas-de-Calais Pierre-Henry Dumont a dévoilé les grandes lignes du rapport qu'il cosigne avec Stéphanie Do (LREM) sur les coûts et les bénéfices de l'immigration en matière économique et sociale, avant sa présentation officielle devant la presse en fin d'après-midi.
INTERVIEW

Les conclusions de son rapport ne seront dévoilées qu'en fin de journée mercredi. Mais pour Europe 1, le député (LR) du Pas-de-Calais Pierre-Henry Dumont a accepté de dévoiler les grandes lignes de son travail sur les coûts et les bénéfices de l'immigration en matière économique et sociale. L'élu, qui a travaillé aux cotés de Stéphanie Do (LREM), présente 22 propositions au terme de ce qui s'apparente à un "état des lieux". Il propose notamment de changer totalement de modèle, à l'image de nos voisins européens. "L'immigration de travail doit être encouragée par rapport à l'immigration familiale", plaide notamment celui qui est chargé des questions d'immigration chez Les Républicains, alors que la France est devenu cette semaine le premier pays d'Europe pour les demandes d'asiles.

Car si son rapport permet d'abord selon lui de "déconstruire certaines idées préconçues" sur l'immigration, il y a beaucoup de choses à améliorer, estime Pierre-Henry Dumont. C'est par exemple "parce que la population immigré en France est peu qualifiée" que l'impact de l'immigration est neutre sur la croissance et le marché de l'emploi et non pas positif. Le député du Pas-de-Calais pointe du doigt notre schéma actuel. "43% de notre immigration est une immigration familiale", déplore l'élu. L'immigration de travail ne représente que "13% des titres de séjours délivrés en 2019", très loin des standards européens. Partout ailleurs, cela représente "un tiers de l'immigration", déclare l'élu. 

S'adapter aux besoins

Le rapport dénonce également la grande disparité territoriale de l'immigration en France. Six immigrés sur dix vivent principalement dans trois régions : Provence-Alpes-Côtes-d'Azur, Auvergne-Rhône-Alpes et Île-de-France. Cette dernière région concentre à elle-seule 38% de cette population. Pierre-Henry Dumont appelle donc à une meilleure répartition sur le territoire, "pas au doigt mouillé", mais basée "sur les compétences" des candidats et les besoins des territoires.

Il faut pour cela selon lui revoir la liste des métiers en tension décrétée par le Premier ministre, et qui n'a pas été mise à jour depuis dix ans. "15% des métiers dans cette liste le sont toujours", regrette d'ailleurs l'élu qui aimerait que l'immigration s'adapte davantage aux besoins des 300 bassins d'emploi en France. "Il faut avoir une immigration beaucoup plus fine, territoire par territoire, pour qu'elle puisse bénéficier aussi aux Français présent sur le reste du territoire", insiste l'élu.

Mais pour être efficace, cette politique doit s'appuyer sur des statistiques fiables. Et selon Pierre-Henry Dumont, ce n'est pas le cas aujourd'hui. "On ne sait pas combien de personne rentrent ou sortent du territoire", regrette le député qui pointe du doigt une défaillance statistique. Il souhaiterait notamment améliorer le questionnaire de recensement pour mieux suivre l'intégration de la deuxième génération d'immigré sur le territoire. Pour cela, il faudrait ajouter une question sur l'origine des parents dans le questionnaire. "Cela permettra de voir l'évolution à travers le temps et d'avoir un thermomètre beaucoup plus fiable", plaide le député du Pas-de-Calais.