Permanences vandalisées : le PS regrette le manque de solidarité des autres partis

Jean-Christophe Cambadélis regrette le manque de réactions des partis politiques aux dégradations contre des locaux PS.
Jean-Christophe Cambadélis regrette le manque de réactions des partis politiques aux dégradations contre des locaux PS. © DOMINIQUE FAGET / AFP
  • Copié
M.B. et Camille Girerd
HÉ OH LA DROITE ! - Alors que plus d'une trentaine de locaux et permanences socialistes ont été dégradés depuis trois mois, le PS dénonce le silence des autres partis politiques.

Jean-Christophe Cambadélis n'en peut plus. Depuis le début de la contestation contre la loi Travail, fin février, c'est plus d'une trentaine de locaux du Parti socialiste ou de permanences d'élus qui ont prises pour cible et vandalisés. Dernières dégradations en date : le siège de la fédération PS de l'Isère, à Grenoble, a été visé, dans la nuit de dimanche à lundi, par des tirs d'armes à feu.

Un "silence assourdissant" à droite. Mais, au-delà de ces violences, c'est le manque de solidarité des autres partis qui agace le premier secrétaire du PS. Celui-ci dénonce "un climat digne des années 1930 qui n'émeut personne" et appelle donc les dirigeants des formations politiques et des syndicats à condamner ces attaques. Des critiques appuyées par Jean-François Debat, le trésorier du PS. "Qu'on vienne mettre à sac des locaux de fédération, qu'on vienne maintenant tirer à balles... Faudra-t-il qu’il y ait un mort pour qu'on se dise que trop, c'est trop ?", se demande celui-ci. "Je suis très surpris par le silence assourdissant, notamment des Républicains, comme s’ils considéraient que la violence à l'encontre des locaux d'un parti politique est quelque chose d’acceptable."

Des élus pessimistes. Ce qui inquiète au PS, c'est la répétition de ces attaques. Avec, à chaque fois, des chaises et des bureaux retournés, des vitres et des serrures cassées, des locaux emmurés ou des murs tagués avec des insultes : "traîtres", "49-3 déni de démocratie". La direction du parti affiche la plus grande fermeté. "Des suites judiciaires seront évidemment données" aux incidents survenus à Grenoble, a ainsi promis Jean-Christophe Cambadélis. Mais sur le terrain, les élus locaux sont pessimistes. À Rennes, les responsables socialistes n'osent même plus remplacer les vitres brisées tant que les manifestations contre la loi Travail se poursuivent...