Antoine Armand, député Renaissance de Haute-Savoie, a présenté les contours du projet de loi visant à lutter contre le cyberharcèlement. 2:43
  • Copié
Romain Rouillard
À compter de ce mardi, un projet de loi visant à sécuriser internet et lutter contre le cyberharcèlement est présenté devant les députés. L'élu Renaissance de Haute-Savoie, Antoine Armand, à l'origine du projet, en a détaillé les contours sur Europe 1 au micro de Céline Géraud dans "Europe 1 13h".

Comment protéger nos enfants des dangers qui les guettent sur les réseaux sociaux ? À cette question, de nombreux parents restent sans réponse, comme démunis devant un processus qui apparaît parfois inéluctable. Ceux de la petite Marie, 15 ans, qui a mis fin à ses jours en septembre 2021 à Cassis dans les Bouches-du-Rhône, en ont fait la très amère expérience. Et sont même allés jusqu'à déposer une plainte contre TikTok, en raison de l'algorithme de la plateforme chinoise, qui, estiment-ils, a encouragé la présence de contenus sur le thème du suicide sur le fil d'actualité TikTok de Marie. 

C'est aussi sur les réseaux sociaux que l'adolescente subissait le cyberharcèlement qui a contribué à motiver son geste. Les menaces qui règnent sur internet sont multiples et ont poussé certains responsables politiques à agir. Au premier rang desquels Antoine Armand, député Renaissance de Haute-Savoie, et porteur d'un projet de loi visant à sécuriser internet et lutter contre le cyberharcèlement. L'élu en a dévoilé les grandes lignes ce mardi au micro de Céline Géraud dans Europe 1 13H

"Une identité numérique"

En premier lieu, le député évoque "deux mesures", destinées à repérer de potentiels harceleurs et les mettre hors d'état de nuire. "La première, c'est la création d'une peine complémentaire de bannissement. Les cyberharceleurs pourront être bannis des plateformes", indique Antoine Armand. Par ce biais, les utilisateurs en question seront dans l'impossibilité d'ouvrir un nouveau compte sur les réseaux sociaux. Objectif : "mettre fin à cette jungle et à ce harcèlement virtuel qui a des conséquences extrêmement réelles et personnelles". 

La deuxième mesure vise, quant à elle, à mettre fin à l'anonymat sur les réseaux sociaux. "L'idée, c'est qu'à terme, chaque personne qui s'inscrit ait, derrière, une identité numérique que l'on puisse vérifier en cas d'infraction". Une façon d'identifier chaque internaute lors de la création du profil et de faire cesser "ce sentiment d'impunité insupportable". 

Pas de suppression du VPN

Antoine Armand appelle toutefois à faire preuve de patience et évoque un horizon de "plusieurs années". Mais à terme, l'élu souhaite abolir ce bouclier naturel derrière lequel certains harceleurs se cachent une fois derrière leur écran. "Lorsque vous êtes dans la rue, vous devez décliner votre identité devant les autorités. Si vous insultez quelqu'un, vous devez répondre. C'est vous, personnellement, qui devez le faire. Il n'y a aucune raison que, dans la vie numérique, il n'y ait pas les mêmes règles".

Toutefois, le projet de loi ne prévoit pas l'interdiction des VPN, ces réseaux privés virtuels qui masquent votre adresse IP afin de vous fournir un accès internet sécurisé. Selon Antoine Armand, cette technologie présente trop d'avantages pour être balayée d'un revers de main. "Lorsque vous êtes à l'aéroport et que vous vous connectez au réseau wifi, si vous voulez vous sécuriser, vous utilisez un VPN. Lorsque vous êtes un travailleur expatrié à l'étranger et que vous vous connectez à un réseau français, vous utilisez un VPN", rappelle-t-il, tout en soulignant que ces réseaux privés virtuels "n'empêchent pas de retrouver les personnes et de lutter contre l'anonymat".