Passe Navigo : vers un abonnement mensuel à 90 euros ?

RATP
La région Ile-de-France envisage la hausse du passe Navigo à 90 euros. © AFP
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avec AFP
En raison de la hausse des prix de l'électricité et du gaz qui pèse sur les budgets, les prix de l'abonnement aux transports en commun risque d'augmenter dans plusieurs grandes villes de France. C'est le cas en Ile-de-France où la région étudie la possibilité d'une hause du passe Navigo à 90 euros.

Vers une augmentation de plus ? La région Ile-de-France étudie la possibilité d'une hausse du passe Navigo à 90 euros et appelle le gouvernement à faire augmenter la contribution des entreprises pour éviter ce scénario, selon des documents consultés ce dimanche par l'AFP. Face aux difficultés financières de l'autorité régionale des transports Ile-de-France Mobilités (IDFM), sa présidente LR Valérie Pécresse avait un temps agité la menace d'un abonnement mensuel à 100 euros, contre 75,20 euros aujourd'hui, puis dit espérer 80 euros.

 

"Socialement inacceptable"

Une délibération tarifaire doit être soumise le 7 décembre prochain au conseil d'IDFM. "Le blocage du gouvernement dessine la voie d'un passe Navigo à 90 euros", ce qui serait "socialement inacceptable", écrit Valérie Pécresse dans une lettre aux administrateurs de la structure, datée du 25 novembre dernier. Elle y évoque "un contexte inédit d'envolée des coûts de fonctionnement des transports franciliens, liée à la crise énergétique". Une autre piste prévoit une augmentation à 80,80 euros si le parlement vote une hausse de la contribution des entreprises, via un amendement au projet de loi de finances (PLF), mais le gouvernement s'y oppose.

"C'est intenable d'avoir un passe Navigo à 100 euros, et quelle est la justification? Il n'y aucune raison de faire cela, d'augmenter de 30% le prix des transports d'Ile-de-France", a estimé Clément Beaune, ministre des Transports, ce dimanche sur Europe 1/CNews. "Les régions sont en train de fixer les prix pour 2023, et ce sont des choix politiques. Certaines baissent le prix du train, d'autres ne l'augmentent pas. Aucune région n'a augmenté de 35% le prix du train", a dit le ministre, en soulignant que les tarifs et l'offre des transports du quotidien sont la responsabilité des régions, non de l'Etat.

"Il faut être cohérent"

Mercredi dernier, les sénateurs ont rejeté une proposition d'augmenter la contribution des entreprises, qui financent aujourd'hui la moitié des transports franciliens. Le gouvernement y était également opposé, parce qu'"on est en train de baisser la fiscalité sur les entreprises notamment industrielles. Il faut être cohérent", a expliqué Clément Beaune. Mais "je travaille quotidiennement avec Valérie Pécresse, je sais que la situation est difficile. Je suis tout à fait d'accord qu'il va falloir trouver un moyen d'aider la région Ile-de-France", a ajouté le ministre.

"Des discussions sont en cours, nous verrons dans les prochains jours et prochaines semaines comment on peut aider", a-t-il indiqué. Tout en rappelant les deux milliards d'euros d'aides précédemment versés par l'Etat à la région pendant la crise du Covid. Valérie Précesse a évalué à 950 millions d'euros les surcoûts d'exploitation des transports franciliens en 2023 en raison de l'explosion prévisible des tarifs de l'électricité.