Julien Denormandie, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation. 4:00
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Léa Leostic , modifié à
Le budget de la nouvelle PAC consacré à l’agriculture biologique atteindra les 1,7 milliards d’euros et sera consacré aux agriculteurs en conversion. Ceux qui sont déjà passés au bio vont voir leurs aides baisser. Un choix assumé par le ministre de l’Agriculture de Julien Denormandie vendredi soir sur Europe 1.
INTERVIEW

Après de longues discussions, Julien Denormandie, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, a présenté vendredi soir sur Europe 1 les arbitrages sur la future Politique agricole commune (PAC) européenne, qui entrera en vigueur en 2023. Principal point d’achoppement : l’accompagnement des agriculteurs déjà convertis au bio qui vont voir leurs aides baisser, pour prioriser les "nouveaux entrants".

"Notre rôle collectif d’accompagner ces nouveaux entrants"

Un choix assumé par le Ministre : "Aujourd’hui le marché du bio est plutôt porteur. Notre défi, c’est d’investir dans la transition pour qu’il y ait de nouveaux installés. C’est le choix que nous faisons", a-t-il déclaré. Mais les exploitants déjà passé au bio "continueront d’être accompagnés". "C’est notre rôle collectif d’accompagner ces nouveaux entrants", a insisté Julien Denormandie.

Il y a quelques jours, les agriculteurs bio avaient confié leur crainte de voir leurs aides baisser. "Les agriculteurs bio vont passer en moyenne de 220 euros de soutien à l'hectare à 70 euros", estimait le 15 mai dernier Loïc Madeline, secrétaire national de la Fédération Nationale d'Agriculture Biologique (FNAB). Il craignait également qu’une telle décision décourage les vocations. "Avec un soutien aussi faible, on n'aura pas de reprise des conversions, on aura peut-être même des phénomènes de déconversion dans certaines zones, comme l'Île-de-France", avait-il alors averti au micro d’Europe 1.

Le budget consacré au bio en hausse de 30%

Le budget de la nouvelle PAC consacré à l’agriculture biologique s’élèvera donc à 1,7 milliard d’euros, soit 30% de plus qu’avant, selon les chiffres annoncés par Julien Denormandie. "A la fin du quinquennat, on aura augmenté de 50% la surface de production de bio dans notre pays", a-t-il également indiqué.  Cependant, l’objectif des 15% des surfaces cultivées en bio en France d’ici 2022 ne sera pas atteint. "La transition, ça peut prendre du temps", a justifié le Ministre.

La France est le plus gros bénéficiaire de la PAC dans l’Union Européenne, avec plus de 9 milliards de subvention chaque année. Et la répartition des aides est logiquement un enjeu majeur pour les 450.000 exploitants agricoles français.