Les "foulards rouges" espèrent être 10.000 dimanche à Paris. 3:00
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Invité d'Europe 1 dimanche, le vice-président des "foulards rouges", qui demandent l'arrêt des blocages en France, revient sur les ambitions et les contours de ce jeune mouvement.
INTERVIEW

Après les "gilets jaunes", voilà les "foulards rouges". Ce mouvement, qui a vu le jour sur les réseaux sociaux, se concrétise dimanche avec une manifestation à Paris pour demander la fin des blocages et des violences. "On n'est pas contre les 'gilets jaunes'. On est contre les casseurs, les pilleurs et les extrêmes", assure Théo Poulard, vice-président des "foulards rouges", invité de Bernard Poirette sur Europe 1, dimanche.

10.000 participants espérés. Ouvrier boulanger de 23 ans, originaire de Quimper, Théo Poulard sera présent dans le cortège parisien dimanche, entre la place de la Nation et la place de la Bastille. Mais quelle sera l'ampleur de la mobilisation ? "Nous avons 10.000 participants et 27.000 personnes intéressées sur l'événement Facebook. Nous espérons être 10.000 minimum à Paris. On peut faire toujours mieux et si on est 20.000, ce serait énorme", avance le jeune homme.

Théo Poulard estime que "foulards rouges" et "gilets jaunes" ont bien plus en commun que certains le disent et prend exemple sur son cas personnel. "Je touche 1.500 euros par mois pour 39 heures par semaine et du travail de nuit. Donc je ne suis pas riche. C'est juste que je me rends compte de la chance que j'ai d'être en France. J'ai plein d'aides, je peux bosser librement, je peux ne rien payer quand je me fais soigner à l'hôpital…", estime-t-il. "Il y a des inégalités sociales en France, on est d'accord, mais cela se résout par le dialogue, pas par la violence", ajoute le jeune homme, qui ne se dit d'ailleurs "personnellement pas favorable au rétablissement de l'ISF".

Entendu sur europe1 :
On a des gens de tous bords politiques, y compris du Rassemblement national et de la France insoumise

Les "gilets jaunes" sont "manipulés". Malgré sa situation, Théo Poulard "ne partage pas les revendications" des "gilets jaunes" et ce, "depuis le début". "L'annulation de la taxe carbone m'a fait plaisir mais ça s'arrête là. J'ai surtout vu un mouvement qui pouvait être potentiellement dangereux et la suite m'a donné raison", note le Breton. "On le voyait avec Maxime Nicolle et Éric Drouet, des personnes proches des partis extrémistes. Ça faisait très peur. Au milieu de ça, il y a des pauvres gens qui les suivent et se font manipuler. Nous, ce qu'on dit, c'est qu'on va résoudre ça tous ensemble, sans blocage, sans débordement, sans violence."

Cette violence, justement, Théo Poulard explique qu'elle "fait peur" à beaucoup de monde. "Il y a des centaines de personnes qui n'osent pas venir à Paris parce qu'elles ont peur de ne pas être en sécurité", raconte-t-il, précisant que le mouvement a reçu des menaces "physiques et psychologiques". Pour les rassurer, les "foulard rouges" ont mis en place un service d'ordre interne et vont "travailler avec les forces de l'ordre" pour que la manifestation se déroule dans le calme.

Des gens de "tous bords politiques". Reste la question des accointances politiques. Les "foulards rouges" sont en effet accusés d'être proches de La République en marche. "On a des gens de tous bords politiques, y compris du Rassemblement national et de la France insoumise et qui se détachent des paroles antidémocratiques de leurs représentants", défend Théo Poulard. "Ce sont des personnes qui aiment notre pays, qui ne veulent pas être bloquées au rond-point, qui ne veulent pas que notre pays soit à terre", ajoute-t-il, précisant avoir lui-même voté "pour Benoît Hamon au premier tour et Emmanuel Macron au second" pour empêcher l'élection de Marine Le Pen.