Jacques Delors, ancien président de la Commission européenne, est décédé à l'âge de 98 ans. 1:07
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Romain Rouillard (avec Inès Zeghloul) / Crédit photo : MARCEL MOCHET / AFP , modifié à
Véritable artisan de la construction européenne, Jacques Delors, également ex-ministre de l'Économie sous François Mitterrand, est décédé ce mercredi à l'âge de 98 ans. Très rapidement, la classe politique, notamment à gauche, a salué la mémoire de celui qui aura dédié sa vie à l'Europe.

Ancien président de la Commission européenne, mais aussi ancien député et même ministre de l'Économie sous la présidence de François Mitterrand, Jacques Delors est décédé ce mercredi, à l'âge de 98 ans. Considéré comme l'un des grands architectes de la construction européenne, il a marqué l'histoire politique de son pays, mais aussi celle du Vieux-continent. De nombreuses personnalités politiques lui ont très rapidement rendu hommage. 

Emmanuel Macron, tout d'abord, qui, dans un message publié sur X (ex-Twitter), salue la mémoire d'un "homme d'État au destin français", mais aussi d'un "inépuisable artisan de notre Europe". Son engagement sans faille en faveur d'une Europe unie occupe naturellement une place centrale dans les quelques mots que la classe politique lui adresse ce mercredi soir.

"Un immense héritage" 

Dans ceux de Charles Michel, notamment, président du Conseil européen qui le qualifie de "grand Français et grand Européen". Et d'ajouter, également sur X, "Jacques Delors a conduit la transformation de la Communauté économique européenne vers une véritable Union fondée sur des valeurs humanistes et appuyée sur un marché unique et une monnaie unique. Il en fut un défenseur à la fois passionné et concret, jusqu'à ses derniers jours. 

Ursula von der Leyen, actuelle président de la Commission européenne, pilotée par Jacques Delors entre 1985 et 1995, évoque, de son côté, un "visionnaire" de l'Europe, appelant également à "honorer son héritage". Olivier Faure, patron du PS, n'est pas non plus avare en éloges pour celui qu'il considère comme "un géant". "Enfant du siècle, il avait connu le pire et cherché à conjurer le malheur par la construction d'une paix durable. Par son engagement syndical, ministériel et enfin à la tête de l'Europe, il nous lègue un héritage immense", écrit-il sur X, avant d'adresser ses "condoléances" à sa fille, Martine Aubry, maire de Lille. 

"On lui doit beaucoup" 

Joint par Europe 1, Michel Barnier, ancien commissaire européen et ministre des Affaires étrangères sous la présidence de Jacques Chirac, veut, quant à lui, adresser ses remerciements à Jacques Delors pour l'ensemble de son œuvre. "Jacques Delors était un humaniste, c'était un progressiste. Je crois qu'il savait que l'intolérance ou le sectarisme était une preuve de faiblesse. On lui doit beaucoup au niveau européen et donc au niveau français", a-t-il exprimé. Sentiments partagés par Ségolène Royal qui remercie, elle aussi, l'intéressé. "Tu nous as donné une vision noble de la politique, guidée par la morale de l’action. Ton engagement venu du syndicalisme, l’esprit de fraternité, t’ont donné la force d’une Europe qui était proche des peuples", ajoute-t-elle.

Également à la tête d'une instance européenne, en l'occurrence le Parlement, Roberta Metsola reprend le terme "géant" utilisé par Olivier Faure et assure que "des générations d’Européens continueront de bénéficier de son héritage". Bruno Le Maire, actuel ministre de l'Économie, met en avant "la constance" des convictions de Jacques Delors. "Jamais il n’a cédé à aucune facilité des temps. Il aura écrit la double histoire de la France et de l’Europe", écrit-il sur X. 

Enfin, en dépit de ses (nombreux) désaccords politiques avec Jacques Delors, le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon a tout de même pris la plume pour saluer "le militant et l'homme d'action qui agissait en pensant au bien commun".