Morano, seule au monde à droite

© FREDERICK FLORIN / AFP
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L'eurodéputée est lâchée par ses camarades des Républicains, qui condamnent tous ses propos sur "la race blanche".

"Nous sommes un pays judéo-chrétien, le général de Gaulle le disait, de race blanche, qui accueille des personnes étrangères". Ces propos tenus par Nadine Morano, samedi soir dans l'émission On n'est pas couché sur France 2, ont entraîné un torrent de critiques, de la gauche mais aussi de la droite. Et l'eurodéputée se retrouve bien seule.

"C'est un non sens". Bruno Le Maire a été le premier ténor à prendre ses distances avec les propos fracassants de sa collègue des Républicains. Au micro de RMC, l'ancien ministre a assuré lundi que "la France n'est pas une race, ni une religion, ni une couleur de peau". Par ces mots, "BLM" condamne sans le dire la phrase de la députée européenne. "C'est un non sens pour moi de parler de race", a appuyé Valérie Pécresse, tête de liste du mouvement pour les élections régionales en Île-de-France.

"Le fond du propos est absurde".Invitée mardi matin d'Europe 1, Nathalie Kosciusko-Morizet, vice-présidente déléguée des Républicains, a été plus virulente encore : "Je trouve la tonalité de cette déclaration exécrable. La République française ne fonctionne pas sur les bases idéologiques de l'apartheid. Je trouve ces propos exécrables. Il y a quand même unanimité de ma famille politique sur ces propos… La race, ce n'est pas le fondement de l'humanité. Le fond du propos est absurde".

"La nation ne se définit pas par une race". Un autre candidat à la primaire s'est désolidarisé de la sortie de Nadine Morano, en la personne d'Alain Juppé : "La notion de race ne me paraît pas quelque-chose d'acceptable", a réagi le maire de Bordeaux lors d'un point de presse. "La nation ne se définit pas par une race, je l'ai écrit maintes fois, et je continue à penser que la plus belle définition de ce qu'est une nation, de ce qu'est une patrie, c'est celle qu'Ernest Renan a donné au 19e siècle : le lieu du vivre ensemble (...), des valeurs communes, un projet commun, un bien commun, une vision commune de l'avenir".

Et pour être certain que son message soit bien compris, le maire de Bordeaux a publié un tweet mardi matin :

 

Et quand on interroge l'un des lieutenants de François Fillon sur la position de l'ancien Premier ministre, la réponse fuse : "Bien sûr, il se désolidarise !"

Vers une sanction ? Reste une question : Nadine Morano doit-elle être sanctionnée par son parti pour cette sortie ? "Si la question était posée en bureau politique et qu'il y avait un vote, je la voterais. Je pense qu'elle ne peut difficilement pas l'être…", a estimé Nathalie Kosciusko-Morizet. Sauf que Lydia Guirous, porte-parole des Républicains contactée un peu plus tard par nos soins, assure qu'il n'en sera rien : "non, le sujet ne sera pas évoqué en bureau politique. Nous ne nous associons pas à ses propos. L'expression de Nadine Morano n'engage pas le parti".