Modulation des taxes : "Il faut nous laisser quelques jours pour dire précisément comment ça s'appliquera", prévient Emmanuelle Wargon

Emmanuelle Wargon sur Europe 1
  • Copié
Anaïs Huet , modifié à
Interrogée par Matthieu Belliard sur Europe 1 quelques heures après le discours d'Emmanuel Macron mardi, la secrétaire d'État à la Transition écologique a appelé les Français à faire preuve de patience quant à la mise en oeuvre des annonces du chef de l'État.
INTERVIEW

Un geste pour les "gilets jaunes". Emmanuel Macron a annoncé mardi que la fiscalité des carburants sera adaptée aux fluctuations des prix afin d'en limiter l'impact pour les Français qui utilisent beaucoup leur voiture, avec un mécanisme de neutralisation ponctuelle des hausses des taxes.

Le "curseur" pas encore fixé. "Le président de la République a annoncé une volonté, un message de d'écoute et une main tendue à tous nos concitoyens qui ont exprimé leur mécontentement, en disant qu'on sera attentifs à ce que l'augmentation du prix du baril ne soit pas telle que cela devienne insupportable" pour les Français, a souligné Emmanuelle Wargon, secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, sur Europe 1 mardi soir. Interrogée par Matthieu Belliard sur les conditions de mise en œuvre de cette modulation, la secrétaire d'État a indiqué qu'Emmanuel Macron "n'a pas fixé le curseur, mais ce sera fixé d'ici quelques temps."

>> De 17h à 20h, c'est le grand journal du soir avec Matthieu Belliard sur Europe 1. Retrouvez le replay ici

"Au gouvernement de faire des propositions". Dans son discours prononcé mardi matin depuis l'Élysée, le chef de l'État a indiqué vouloir "construire une méthode pour rendre plus intelligente" la taxe sur les carburants. Il s'agirait de "permettre d'avoir tous les trimestres un rendez-vous qui permettent en quelque sorte d'atténuer l'effet pour nos concitoyens, s'il devait y avoir une envolée des cours mondiaux", a-t-il expliqué.

"Ce sera plutôt un mécanisme politique que technique. Il a évoqué l'idée que les discussions puissent se tenir tous les trois mois. Il appartient maintenant au gouvernement et au Premier ministre de faire des propositions plus précises pour la mise en œuvre", a ajouté Emmanuelle Wargon sur notre antenne. "Il faut nous laisser quelques jours pour pouvoir dire précisément comment cette annonce s'appliquera."

 

Une transition écologique "juste". Mardi matin, le président a également promis une vaste "concertation de terrain" sur la transition écologique. Il s'agirait "d'un échange construit avec les syndicats et les associations, mais aussi avec les citoyens, dans les deux à trois mois qui viennent", précise la secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire. "Les 'gilets jaunes' nous disent que la transition écologique pèse toujours sur les mêmes, ceux qui ont le moins de moyens. Ce que l'on cherche à faire avec cette concertation, c'est trouver la manière de mettre en place une transition écologique qui soit juste et possible pour tous", défend-t-elle. 

"Faire mieux" que les gouvernements précédents. Dès lors, Emmanuelle Wargon et le gouvernement ne s'interdisent visiblement pas de détricoter des mesures déjà prises par leurs prédécesseurs. "Un certain nombre de mesures mises en place aujourd'hui ne sont peut-être pas opérationnelles ou efficaces. L'objectif de la concertation, c'est de faire mieux. S'il faut des mesures différentes, s'il faut avoir de nouvelles idées, c'est l'objet. Les débats vont bien au-delà de la fiscalité carbone."