Migrants : des maires, dont Juppé et Aubry, dénoncent un manque de moyens

© CHARLY TRIBALLEAU / AFP
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avec AFP
Plusieurs maires de grandes villes, dont Martine Aubry (Lille, PS) et Alain Juppé (Bordeaux, LR), demandent à l'État d'en "faire plus" en matière d'accueil des migrants. 

Plusieurs maires de grandes villes, dont Martine Aubry (Lille, PS) et Alain Juppé (Bordeaux, LR), dénoncent un manque de moyens face à l'afflux de migrants et demandent à l'État d'en "faire plus", dans une tribune publiée dans Le Monde daté de dimanche.

"L'année 2017 s'achève sur une hausse massive de la demande d'asile et l'arrivée des nouveaux arrivants met sous une extrême tension (...) les politiques publiques et institutionnelles classiques", écrivent les édiles de droite comme de gauche. Dans cette tribune, les maires dénoncent des dispositifs alloués à l'hébergement des demandeurs d'asile "complètement saturés, et ce malgré l'augmentation régulière du nombre de places...".

"Il y a urgence". "Il y a urgence", invoquent les élus, dont Roland Ries, à l'initiative de l'appel (maire de Strasbourg, PS), Eric Piolle (Grenoble, EELV), Nathalie Appéré (Rennes, PS), Jean-Luc Moudenc (Toulouse, LR) et Johanna Rolland (Nantes, PS). "Au front face aux personnes en détresse, aux citoyens, aux associations. Confrontés à l'insuffisance de l'accueil et de l'hébergement", les élus, qui se disent "au pied du mur", demandent que se tienne "rapidement une rencontre élargie avec l'Etat au plus haut niveau". Il faut "réfléchir sans délai à la mise en place d'un réseau solidaire entre les villes de France", ajoutent-ils.

Les associations dénoncent une logique de triage. Dans une circulaire du ministère de l'Intérieur adressée aux préfets concernant le relogement des réfugiés, le gouvernement fixe un objectif de mobilisation "de 20.000 logements" d'ici à fin 2018, "déclinés régionalement" pour assurer une "répartition équilibrée" des réfugiés, et en mobilisant les bailleurs du parc privé et public. Par ailleurs, les autorités ont demandé aux préfets de mettre en place progressivement des "équipes mobiles" chargées du recensement des migrants dans l'hébergement d'urgence, au grand dam des associations (Médecins du Monde, Emmaüs, ...) qui dénoncent une logique "de recensement, d'étiquetage et de triage".