Vœux pour 2019 : le président a exposé "la crise de croissance du macronisme"

Emmanuel Macron lors de son allocution télévisée (1280x640) Michel Euler / POOL / AFP
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Ophélie Gobinet , modifié à
L'éditorialiste politique Michaël Darmon a analysé les vœux du chef de l'État pour 2019 comme une volonté de reprendre son quinquennat en main. 
ANALYSE

Lors de ses vœux aux Français pour 2019, Emmanuel Macron, debout, face caméra, a évoqué lundi soir "une colère qui vient de loin" à propos du mouvement des "gilets jaunes", qu'il n'a jamais cité nommément, avant de défendre son action : "Les résultats ne peuvent pas être immédiats et l'impatience que je partage ne saurait justifier aucun renoncement." 

"Ce soir (lundi soir), Emmanuel Macron a voulu montrer que toute la crise que l'on traverse depuis cinq semaines est, au fond, la crise de croissance du macronisme", décrypte l'éditorialiste d'Europe 1 Michaël Darmon. "Pour le chef de l'État, cette crise montre qu'il y a des envies de changements. C'est la seule manière qu'a Emmanuel Macron d'interpréter les événements que nous vivons, sinon, cela veut dire qu'il renoncerait. Nous verrons dans quelle mesure cela va être entendu par l'opinion et par le reste des Français". 

"Si on reprend le message principal, il dit : 'Je suis au travail'". "Pour ceux qui pensaient qu'il était déprimé, abattu et craignant la situation, il a voulu se montrer comme étant sur un ton allant, parfois même enjoué, entraînant. Parfois en forçant un peu le ton même", analyse Michaël Darmon. "Mais surtout, si on reprend le message principal, il dit : 'Je suis au travail. Fier et déterminé, et pour ceux qui auraient un doute, je reprends l'ensemble du projet, je ne change rien'."

"Plusieurs fois le mot revient : 'je suis déterminé'", poursuit l'éditorialiste d'Europe 1. "'Je proposerai', 'je prendrai les décisions', 'je ferai', c'est-à-dire la maîtrise, la reprise de notre destin." Le chef de l'État, qui va écrire aux Français dans quelques jours à propos du "grand débat national", a également cherché à rassurer ses électeurs en confirmant les réformes prévues cette année : assurance chômage, secteur public, retraites… 

Emmanuel Macron "reprend la maîtrise". "Dans sa tête, il pense également 'maître de mon propre destin, de mon propre quinquennat, de mon propre rythme'", estime Michaël Darmon. "Depuis plusieurs mois, il subit tout. Là, il vient de dire 'on termine 2018, on reprend 2019, et je reprend la maîtrise'. C'est ce qu'il propose comme projet".