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Ophélie Artaud , modifié à
Invité du Grand Rendez-vous, Olivier Dussopt est revenu sur l'une des mesures phares de la loi immigration : la régularisation de travailleurs sans papiers dans les métiers en tension. Le ministre du Travail estime à 10.000 le nombre de personnes qui pourraient en bénéficier chaque année.

C'est l'une des mesures emblématiques du projet de loi immigration, adopté en décembre dernier : la régularisation des travailleurs étrangers dans les métiers en tension. Invité du Grand Rendez-vous d'Europe 1/ CNews/ Les Echos, Le ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion, Olivier Dussopt est revenu sur cette mesure et annonce que "10.000 personnes par an pourraient bénéficier d'une régularisation".

 

"Nous parlons d'hommes et de femmes qui travaillent et qui ont des contrats de travail, parce que ça peut paraître étonnant, mais nous avons dans notre pays des personnes qui sont en situation irrégulière, c'est-à-dire qui n'ont pas de titre de séjour, qui n'ont normalement pas le droit d'être là, mais qui travaillent légalement. Je ne parle pas de travail clandestin, de travail au noir", détaille le ministre du Travail.

"Nous avons besoin de cette main d'œuvre"

Pour Olivier Dussopt, les personnes qui seront concernées par cette régularisation sont "très souvent des personnes qui ont signé leur contrat de travail, à un moment où ils avaient un titre de séjour, et dont le titre de séjour n'a pas été renouvelé. Et très souvent aussi, ce sont des hommes et des femmes qui travaillent dans des métiers en tension."

"Nous avons besoin de cette main d'œuvre et notre objectif, c'est de permettre à des hommes et des femmes qui travaillent, qui sont intégrés, d'être régularisés", insiste le ministre du Travail. "Je prends deux exemples, les commis de cuisine et les femmes et les hommes de ménage, au niveau national, c'est 26 % des emplois qui sont occupés par des étrangers non-européens, alors que la moyenne des emplois en France occupés par des non-Européens, c'est 3,5%", détaille-t-il.

2.000 à 3.000 régularisations en plus chaque année

Selon le ministre du Travail, cela permettrait aussi "d'apporter de la sécurité aux employeurs parce que souvent, les employeurs concernés ne savent pas que leurs travailleurs sont en situation irrégulière".  

Jusqu'à présent, avec la circulaire Valls, mise en place en 2012, "7.000 à 8.000 personnes" étaient régularisées chaque année, "y compris dans des métiers qui ne sont pas en tension".

Votée le 19 décembre dernier à l'Assemblée nationale à 349 pour et 186 contre, la loi immigration fait actuellement l'objet d'un recours au Conseil constitutionnel. La mesure sur les métiers en tension, qui avait fait débat au Sénat et avait abouti à un compromis entre les sénateurs de droite et Gérald Darmanin, ne devrait pas être retoquée.