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Pour la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, invitée d'Europe 1 mercredi, le président de la République a beau afficher de la fermeté face à l'immigration illégale, ce ne sont que des mots. Selon elle, Emmanuel Macron est idéologiquement favorable à l'immigration, qu'il considère comme un levier de croissance.
INTERVIEW

"Si j'étais de mauvaise humeur, je vous dirais que c'est une escroquerie politique. Comme je suis de bonne humeur, je dirais que c'est un enfumage assez traditionnel." Voilà comment Marine Le Pen a qualifié, mercredi, les mesures du gouvernement sur l'immigration. Invitée du Grand Journal du Soir d'Europe 1, la patronne du Rassemblement national a fustigé un discours en désaccord avec les actes, et estimé qu'Emmanuel Macron était de toute façon intrinsèquement favorable à une hausse de l'immigration.

"Il y a une obligation de résultat"

"Idéologiquement, Emmanuel Macron considère que l'immigration est un atout économique", a-t-elle développé. "Donc il n'envisage pas sa diminution mais une augmentation." La présidente du Rassemblement national a appelé à "arrêter de confondre les paroles et les actes". "Je pense qu'il y a une obligation de résultat", a-t-elle estimé.

Elle-même propose des solutions. "Pourquoi ne pas agir en amont, empêcher les arrivées avant d'être obligé de mettre en place des procédures de reconduite ?", suggère-t-elle, avant d'expliquer, prévenant néanmoins que ces chiffres ne sont "peut-être pas scientifiques", qu'un clandestin arrivé en France a d'"importantes" chances d'être régularisé. "Puis, la chance de devenir français quand on est en situation légale est aussi très importante."

Pour la suppression de l'AME

Pour Marine Le Pen, la solution est donc de rendre la France moins "attractive" pour les immigrants. Alors que les demandeurs d'asile devront désormais, d'après les annonces du gouvernement, attendre un délai de trois mois avant d'avoir accès à la Sécurité sociale de base (PUMa), Marine Le Pen préférerait la suppression pure et simple de l'aide médicale d'état (AME), une prestation sociale destinée aux étrangers en situation irrégulière. Selon elle, il faudrait la remplacer par "l'aide médicale d'urgence quand il y a des maladies contagieuses graves ou des accidents graves mettant en cause la survie". 

De même, la présidente du Rassemblement national souhaite que les demandes d'asile "soient examinées non pas quand [le demandeur] est sur le territoire national, mais quand il est dans n'importe quelle ambassade ou consulat de n'importe quel pays du monde".