Mélenchon rend hommage aux victimes de l'esclavage et appelle à lutter contre la "servitude"

Jean-Luc Mélenchon a visité samedi la Maison de la négritude et des droits de l'Homme.
Jean-Luc Mélenchon a visité samedi la Maison de la négritude et des droits de l'Homme. © SEBASTIEN BOZON / AFP
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avec AFP
Jean-Luc Mélenchon a comparé la mondialisation actuelle à l'esclavagisme du 18e siècle à l'occasion d'une visite d'un musée consacré à la traite négrière samedi.

Jean-Luc Mélenchon, candidat à la présidentielle, a appelé samedi à un "devoir d'insoumission" contre la "servitude" et les "privilèges", en visitant en Franche-Comté un musée consacré à l'esclavage des Noirs. Le souvenir de la traite négrière "nous rappelle notre devoir à nous d'insoumission contre les servitudes de notre temps, même si on ne peut pas comparer le crime de l'esclavage à d'autres servitudes", a déclaré Jean-Luc Mélenchon, qui s'exprimait à la Maison de la négritude et des droits de l'Homme de Champagney. 

"Encore 200 millions d'esclaves aujourd'hui". Aujourd'hui, "il reste quand même entre 200 et 250 millions d'esclaves dans le monde", a déploré Jean-Luc Mélenchon, dans une déclaration aux journalistes après sa visite du musée, organisée le jour anniversaire de la première abolition de l'esclavage en France, le 4 février 1794. "Et dans notre pays, nous avons des gens que nous chassons de tous droits sociaux et de tous droits civiques, je pense en particulier aux 145.000 personnes qui n'ont pas de toit, des SDF qui n'existent plus, dans aucun registre", a-t-il fustigé.

"Le capital est baigné du sang". Le candidat de la "France insoumise" a également tiré un parallèle entre l'époque contemporaine et celle de la traite négrière, en soulignant que l'esclavagisme, "c'était une mondialisation, le pétrole de l'époque c'était le sucre et un commerce était organisé sur trois continents, et il y avait cette masse immense de souffrance et de servitude". Au 18e siècle aussi, "l'accumulation du capital se faisait par quelques personnes" et "des traités inégaux opprimaient une partie du monde sous la coupe de l'autre", a développé Jean-Luc Mélenchon, pour qui la société d'aujourd'hui se caractérise par une "volonté de se procurer du travail pour pas cher, tellement peu cher qu'on ne le paie plus". "Le capital est baigné du sang des gens qui ont sué pour le produire et le voir s'accumuler à un endroit", a encore dit le candidat, soulignant que "rien n'est jamais acquis contre les privilèges que par la lutte".