Mediator : le procès reste "très utile", assure Agnès Buzyn

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Europe1.fr avec AFP
Plusieurs milliers de victimes ont déjà reçu des indemnisations de la part du laboratoire Servier. Pour autant, le procès reste utile, estime la ministre de la Santé.

Le procès sur le scandale du Mediator, qui s'ouvrira à Paris en septembre, reste "très utile", même si plusieurs milliers de victimes ont déjà reçu des indemnisations, a estimé jeudi la ministre de la santé Agnès Buzyn.

Un procès, malgré la "solution amiable". "Il y a une indemnisation des victimes qui est facilitée aujourd'hui par une solution amiable qui permet en fait aux personnes de toucher de l'argent beaucoup plus rapidement, c'est très bien, (…) mais le procès pénal doit avoir lieu", a-t-elle déclaré sur LCI. Le laboratoire Servier, qui publie chaque mois sur son site Internet un point actualisé sur ces indemnisations, a indiqué avoir déjà versé au total 115,9 millions d'euros. En ajoutant les offres d'indemnisation adressées aux patients mais pas encore versées, la somme atteint 141,2 millions d'euros. Près de 3.600 patients qui prenaient cet antidiabétique à l'origine de graves lésions cardiaques, retiré du marché en 2009, ont ainsi reçu une offre. Ce médicament pourrait être responsable à long terme de jusqu'à 2.100 décès, selon une expertise judiciaire.

 

Quid du Levothyrox ? Par ailleurs interrogée sur le dossier du Levothyrox, la ministre a estimé avoir "répondu à l'angoisse et à la souffrance des patients" inquiets des effets secondaires liés à la nouvelle formule de ce médicament pour la thyroïde du laboratoire Merck en faisant "en sorte qu'il y ait une offre plurielle". "En l'espace d'un mois et demi, j'ai fait venir sur le territoire français quatre ou cinq formules différentes qui permettaient à chacun de trouver le bon médicament qui lui convenait", a-t-elle souligné.

Agnès Buzyn n'a en revanche pas souhaité "donner un avis sur le souhait de patients de porter plainte". Début mars, la justice civile a débouté les 4.113 malades de la thyroïde qui avaient assigné le laboratoire Merck pour "défaut d'information" autour du changement de formule du Levothyrox. Une information judiciaire au pénal est toujours en cours. Cette procédure "dira s'il y a eu des fautes. En tous les cas, il y a eu clairement un défaut d'information sur un changement de formule. Et ça c'est inadmissible".