Marche contre l'antisémitisme : pour Eric Woerth, la présence du RN est une «polémique inutile» et l'absence de LFI un choix «électoraliste»

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Ophélie Artaud
Ce dimanche, les présidents des deux chambres du Parlement ont appelé à marcher contre l'antisémitisme. De nombreuses personnalités politiques sont attendues à Paris. Mais ce sont surtout la présence du Rassemblement national et l'absence de la France Insoumise qui ont créé le débat. Invité du Grand Rendez-vous, le député Renaissance Eric Woerth se dit "plus intéressé par ceux qui ne viennent pas que par ceux qui viennent".

Depuis le 7 octobre et l'attaque du Hamas contre Israël, plus d'un millier d'actes de menaces et de violences contre la communauté juive ont été recensés en France. Ce dimanche, les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, ont appelé à marcher contre l'antisémitisme. Plusieurs rassemblements sont organisés partout en France, et notamment à Paris, où de nombreuses personnalités politiques sont attendues. Mais deux partis ont fait parler d'eux : le Rassemblement national, qui a annoncé sa participation à cette marche, et la France Insoumise, qui a au contraire choisi de la boycotter. Invité du Grand Rendez-vous d'Europe 1/ CNews/ Les Échos ce dimanche, le député Renaissance de l'Oise et questeur de l'Assemblée nationale, Eric Woerth, est revenu sur ces deux polémiques. Et s'il considère les questionnements autour de la présence du RN comme des "polémiques inutiles, qui confondent tout", il accuse LFI de faire un choix "électoraliste".

 

"Je suis beaucoup plus intéressé par ceux qui ne viennent pas que par ceux qui viennent", insiste Eric Woerth. S'il souligne n'avoir "rien à voir avec le Rassemblement national", le député de l'Oise considère que la présence du parti à cette marche est une bonne chose. "Tant mieux, s'il [le RN] vient, c'est qu'il affiche l'idée qu'il est prêt à se battre contre l'antisémitisme. Et c'est bien ce qu'on recherche : réduire l'antisémitisme."

"J'ai en tête l'histoire du RN"

Contrairement au député de l'Oise, de nombreux membres de la majorité avaient affiché leur désaccord quant à la présence du RN. "Le Rassemblement national n’a pas sa place dans cette manifestation", a notamment déclaré le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran. "Les héritiers de Jean-Marie Le Pen n’ont pas leur place dans ce genre de mobilisations", estime le ministre des Transports Clément Beaune. Sur ce point, Eric Woerth a assuré avoir "en tête l'histoire du Rassemblement national [qui] est assez profondément antisémite. Jean-Marie Le Pen a été condamné à plusieurs reprises. Il y a une histoire qui ne cadre pas avec la marche. Maintenant, si le RN évolue, ils viennent défiler. Surtout, je ne me mélange pas aux idées du RN comme je ne me mélange pas physiquement au RN", a insisté Eric Woerth.

"Jean-Luc Mélenchon est un professeur de haine"

Quant à l'absence de LFI, le questeur de l'Assemblée nationale considère que le parti "se trompe du début jusqu'à maintenant, en ne voulant pas qualifier le Hamas de terroriste. On se demande s'ils ne visent pas la récupération de voix de communautés musulmanes en France", avance Eric Woerth, qui les accuse "d'électoralisme. Ils vivent là dessus, sur un terreau malsain, comme s'il y avait un vote musulman, ce que je ne crois pas."

 

Sur les propos du député David Guiraud, qui relativisait les actes du Hamas en Israël, le député de l'Oise considère que "derrière tout cela, il y a la volonté non pas d'éradiquer le Hamas, mais de supprimer l'État d'Israël. On mélange absolument tout et tout ça est absolument condamnable. Ces gens n'ont aucune culture", dénonce-t-il. Avant d'ajouter : "Jean-Luc Mélenchon est un professeur de haine."

Pour Eric Woerth, cette marche contre l'antisémitisme est aussi un rassemblement "pour la libération des otages, contre l'obscurantisme, contre l'islamisme radical et pour dire que le monde peut avoir un bel avenir", conclut-il au micro du Grand Rendez-vous.